Communiqué
La position du comité exécutif du SÉtuE par rapport aux mesures répressives de l’administration de l’UQAM
Lundi, la police de la Ville de Montréal est intervenue à deux reprises à l’intérieur des murs de l’UQAM. Ces actes de violations de l’enceinte universitaire par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) sont inacceptables.
Les invectives envers le candidat au rectorat Claude Corbo et le fait qu’il ait été suivi lorsqu’il tentait de quitter l’université ne sont pas des gestes approuvés par le SÉtuE. Toutefois, la provocation à laquelle il s’était prêté en annonçant, avant le début de la grève, qu’il voulait briser les lignes de piquetage, et en se présentant devant les grévistes qui bloquaient sa salle de classe accompagné d’un groupe de gardes de sécurité, sont des gestes très graves de bravade. Puisque M. Corbo était accompagné de gardes fournis par l’administration de l’université, celle-ci appuyait indirectement cette manoeuvre. Une telle attitude de provocation est indigne d’une administration universitaire et d’un candidat au rectorat.
La première intervention policière contre les manifestants et manifestantes et les arrestations qui en découlent sont survenues alors que le recteur avait quitté l’enceinte universitaire. Il est ainsi mensonger de prétendre que cette intervention avait pour but de protéger le recteur.
La deuxième intervention s’est également faite à l’appel de l’administration de l’université. Elle visait à déloger des grévistes qui voulaient passer la nuit paisiblement au deuxième étage du pavillon Hubert-Aquin. Encore une fois, l’administration aura préféré faire intervenir la police plutôt que de négocier de bonne foi avec les grévistes.
La menace d’une intervention policière est le modus operandi de l’administration uqamienne. Mercredi, les représentants et représentantes des associations facultaires étudiantes ont voulu négocier avec l’administration pour avoir accès aux locaux d’arts après les heures d’ouverture de l’université afin de préparer des pancartes pour la manifestation du jeudi 15 novembre. Ils étaient prêts à signer un protocole assurant qu’ils assumeraient la responsabilité des personnes et des biens pendant cette nuit créative. L’administration a refusé, menaçant encore de faire intervenir le SPVM. Elle a finalement décidé de fermer hâtivement l’université sur foi de rumeurs, et ce faisant, elle a mis en danger la sécurité des employé-e-s et des étudiant-e-s qui étaient encore sur place, notamment ceux et celle qui assistaient aux cours qui n’étaient pas touchés par la grève. Cette attitude ne démontre pas une intention de protéger les immobilisations et les personnes de l’université, mais bel et bien la volonté de réprimer violemment le mouvement étudiant.
Nous tenons à dénoncer les recours répétés par l’administration universitaire aux forces policières. Les grèves étudiantes qui ont touché 5 des 7 facultés universitaires poursuivent l’objectif clair de dénoncer le sous-financement universitaire et les tentatives actuelles de faire assumer la crise immobilière de l’université par les employé-e-s et les étudiant-e-s. La répression n’est pas une attitude acceptable face à ces revendications légitimes.
Une telle administration n’est pas digne de confiance. En conséquence, le SÉtuE n’a d’autre choix que décrier cette attitude et de renouveler son appui au mouvement de grève. Si l’administration est prête à de tels recours pour empêcher les étudiants et les étudiantes de dénoncer le sous-financement universitaire, comment lui faire confiance dans la gestion de la consultation pour le rectorat où le seul candidat en lice a justement pour programme de ne pas dénoncer le sous-financement ?
Le comité exécutif du SÉtuE