Montréal est l’une des 30 villes les plus importantes du monde dans le domaine scientifique, selon deux études publiées à l’automne. Ses liens avec les États-Unis et la France sont au coeur de son succès.
«Les liens de Montréal avec les États-Unis et la France augmentent de beaucoup l’impact des publications scientifiques», explique Andrew Plume, joint à Londres, qui a fait plus tôt cette année une analyse des collaborations internationales pour l’éditeur scientifique Elsevier. «Les articles écrits par des équipes composées de chercheurs de pays différents ont tendance à être cités plus souvent. C’est peut-être parce que l’amalgame de plusieurs traditions de recherche aboutit à une meilleure qualité. Ou alors parce que ces études sont diffusées par plusieurs réseaux officieux dans les différents pays.»
Un géographe de l’Université de Copenhague a pour sa part analysé le taux de citation des études publiées par les chercheurs des grandes villes du monde. «La recherche vit actuellement des changements importants, dit Christian Wichmann Matthiessen, joint au Danemark. Les centres traditionnels du savoir, en Amérique du Nord et en Europe du Nord-Ouest, perdent du terrain par rapport aux nouveaux pôles de l’Asie et du sud de l’Europe. L’importance des collaborations internationales augmente. Ça permet à Montréal de limiter le déclin qui frappe les autres centres nord-américains.»
Dans le classement de M. Matthiessen, publié dans la revue Urban Studies, Toronto a ainsi glissé du 20e au 26e rang entre le milieu des années 90 et le milieu de la dernière décennie, alors que Montréal a fait son entrée dans le top 30, au dernier rang. Dans les technologies de l’information, Montréal occupe le 15e rang mondial. Le classement de M. Plume, lui, place Montréal au 24e rang mondial quant à l’importance des publications scientifiques, mais au 9e rang pour ce qui est des collaborations internationales. Les deux études ont été retenues par la revue Nature en novembre pour une analyse des villes les plus importantes sur le plan scientifique.
DROITS DE SCOLARITÉ ET RÉUSSITE??
Aucun lien n’a été établi entre les droits de scolarité et le rayonnement scientifique d’une université, selon les deux experts interviewés par La Presse. «De nombreuses villes européennes se trouvent au sommet du palmarès», explique Christian Wichmann Matthiessen, de l’Université de Copenhague. «Les droits de scolarité sont très bas en Europe. Chez nous, par exemple, non seulement l’université est gratuite, mais les étudiants reçoivent un salaire d’environ 1000$US par mois pour éviter qu’ils interrompent ou ralentissent leurs études pour travailler.» Selon Andrew Plume, d’Elsevier, aucune étude n’a établi de lien entre les droits de scolarité et l’excellence scientifique. «L’important, c’est le financement des universités, dit M. Plume. La manière d’y arriver importe peu.»
TAUX DE COLLABORATIONS INTERNATIONALES
Hong Kong: 46,8%
Stockholm: 46,7%
Vienne: 45,9%
Cambridge: 44,5%
Vancouver: 40,3%
Berlin: 38,7%
Munich: 37,6%
Varsovie: 36,8%
Montréal: 36%
Barcelone: 35,5%
Lire l’article original de Mathieu Perreault sur le site de Cyberpresse.