Universités: les PPP en recherche inquiètent des chercheurs

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Des chercheurs de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) s’inquiètent des effets pervers qu’aura le modèle de l’économie du savoir sur les universités. Ils craignent que les partenariats public-privé en recherche ne fassent qu’augmenter inutilement les coûts de gestion et ne détournent les universités de l’une de leurs missions premières, soit de faire de la recherche fondamentale et non de la recherche pour produire des biens commercialisables.

Dans un rapport de recherche intitulé «La gouvernance des universités dans l’économie du savoir» produit en prévision de la rencontre des partenaires sur le financement des universités, les auteurs Éric Martin et Maxime Ouellet arrivent à la conclusion que le discours des universités, qui prétendent qu’elles sont sous-financées, est fallacieux. «Dire que les universités sont en sous-financement est erroné et abusif», soutient Éric Martin. Selon lui, c’est la pierre angulaire de tout le modèle de l’économie du savoir mis de l’avant par les universités et les entreprises privées qui mènera ultimement à légitimer la hausse des droits de scolarité des étudiants.

«Les universités ne sont pas sous-financées, car elles ne manquent pas de ressources en terme nominal», note M. Martin en soulignant que les revenus totaux des universités sont passés de 2,4 milliards en 1997 à 4,1 milliards en 2005. «Mais ces ressources-là ne sont plus dans les budgets d’immobilisation ou de fonctionnement.» Selon lui, l’argent se trouve plutôt dans les budgets pour des projets de recherche dont les finalités sont dictées par le privé, souvent avec de l’argent du gouvernement fédéral, comme le Fonds canadien de l’innovation.

Or, selon les chercheurs de l’IRIS, financer de cette façon ce type de recherche à court terme est précisément ce qui produit une hausse des coûts de gestion (et qui fait dire aux universités qu’elles sont sous-financées), la réduction du corps professoral.

«La vraie question est: “que font les universités avec leur argent?” On pourrait s’apercevoir qu’on peut couper à bien des endroits et notamment — et c’est ce que le gouvernement fait avec la loi 100 — dans les dépenses bureaucratiques qui sont en train d’enfler.»

Auteure: Lisa-Marie Gervais

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