La campagne sur le respect du Syndicat des étudiants et étudiantes employé-e-s de l’UQAM (SÉTUE) lancée en septembre dernier, a pour but de sensibiliser et d’informer la population universitaire sur trois enjeux, soit le racisme et la haine, le harcèlement psychologique et sexuel, ainsi que les conditions de travail. Au cours de la session d’automne, deux semaines thématiques ont permis à des spécialistes de l’augmentation du salaire minimum à 15$ de l’heure et du harcèlement sexuel de venir à la rencontre des étudiants et des étudiantes. Par ailleurs, le SÉTUE a participé activement à la campagne de la Coalition régionale montréalaise pour la rémunération des stages, ainsi qu’à la Grande manifestation contre la haine et le racisme qui avait lieu le 10 novembre.
Les efforts des délégué-e-s ne tariront pas durant l’année à venir, puisque les enjeux dont le SÉTUE se préoccupe nécessitent une lutte constante: harcèlement psychologique et sexuel, abus, non-respect des conditions de travail, mépris… Le SÉTUE prépare pour le mois de février une semaine sur le thème Démystifions les relations de travail. Parce que peu d’étudiant-e-s employé-e-s semblent être au fait de leurs droits et de la manière dont ils peuvent les défendre, cette semaine sera dédiée à la vulgarisation de notre convention collective et à des conférences qui vous en apprendront certainement beaucoup sur les conditions de travail à l’UQAM. Cette édition du Journal de la rentrée a par ailleurs pour but de vous informer sur les dossiers en cours au syndicat et sur les activités auxquelles vous serez convié-e-s tout au long de la session.
Il est souvent facile de s’imaginer que tout est réglé et que nous vivons dans une société égalitaire. Malheureusement, force est de constater que les abus et les préjudices ne sont pas complètement disparus. C’est donc consterné-e-s mais loin d’être résigné-e-s que nous souhaitons relancer cet appel en faveur de la dignité humaine parce qu’en 2018, tout n’est pas réglé.
La haine de l’autre n’est pas acceptable
Alors que les groupes d’extrême droite gagnent en visibilité, les actes haineux se multiplient et les premières victimes sont déjà tombées sous les balles à Québec. La réaction d’une large part des médias et de la classe politique a été de s’empresser de clamer sur tous les toits qu’il n’existe pas de problème de racisme au Québec. Pourtant, la xénophobie de certains groupes s’affiche au grand jour, que ce soit lors des attaques racistes violentes contre la vie ou la propriété, ou lorsque l’on s’oppose à l’accueil des réfugié-e-s et des demandeurs d’asile. Si la différence peut effrayer, la haine de cette différence détruit des vies, tant symboliquement que littéralement. Il est nécessaire d’exposer la xénophobie comme inacceptable afin qu’il ne puisse plus être payant d’en faire son fond de commerce.
Le consentement n’est pas négociable
Alors que les dénonciations d’agressions sexuelles ont fait les manchettes grâce au courage de survivantes, peu de choses ont changées. Les universités ont réagi et fait des déclarations sur le consentement, mais dans les faits, aucune amélioration concrète du système de dénonciation n’a encore été apportée. Alors que certaines survivantes ont pris sur elles de dénoncer des agresseurs, le poids de la preuve repose encore et toujours sur les épaules des victimes. Notre société, où l’on se plaît à imaginer que le féminisme n’a plus de raison d’être, est pourtant toujours prise dans une culture du viol. Une culture où l’on doutera toujours de la parole d’une victime. Une culture où plusieurs hommes sont si persuadés d’avoir droit au corps féminin que la seule présence d’une femme dans l’espace public est considéré comme une invitation à une agression. Une culture qui ne pourra être mise en échec que lorsque nous reconnaîtrons qu’elle existe et que nous entreprendrons de la traquer dans tous ses retranchements.
De bonnes conditions de travail et une vie digne, ce n’est pas négociable
Alors que les inégalités économiques s’aggravent, que les services sociaux se dégradent et que l’avenir apparaît globalement brumeux, nous ne devons pas nous surprendre que plusieurs soient porté-e-s à trouver en l’Autre le bouc émissaire parfait. La peur convainc toujours et la division profite à ceux et celles qui souhaitent continuer de s’en mettre plein les poches à nos dépends. Pour y faire face, il nous apparaît nécessaire de prendre l’initiative et, tout en luttant résolument contre les discriminations racistes et sexistes, mettre de l’avant un projet de société qui profite à toute la population. Il faut se battre pour le respect des salarié-e-s et pour une juste répartition des richesses; se battre pour le respect des volontés démocratiques et pour une vie qui en vaut la peine.
C’est une question de respect.
L’équipe de délégué-e-s du SÉTUE