La charge mentale au travail est une problématique qui touche de nombreuses personnes et constitue un véritable enjeu de santé et sécurité en milieu de travail. Elle se traduit généralement par des symptômes psychosomatiques variables selon les individus, tels que la dépression, le stress et l’épuisement professionnel, communément appelé burn-out. Une charge mentale résulte de conditions de travail néfastes auxquelles sont associés un ou plusieurs facteurs. Les conditions de travail néfastes peuvent être comprises comme étant :
- Une surcharge de travail
- Un manque de soutien et de reconnaissance
- Un manque de précision dans les consignes et attentes de travail
- Un manque d’autonomie au travail
- Un manque de communication et d’information
- Un manque de volonté de l’employeur à faciliter la conciliation travail-vie personnelle (famille et autres)
- Des interactions et relations indésirables dans le milieu de travail (harcèlement psychologique et/ou sexuel)
- La précarité de l’emploi
De ce fait, avoir des conditions de travail sécuritaires ne peut se résumer uniquement aux structures matérielles essentielles, notamment le fait de disposer de contrats et salaires décents ainsi que des outils et espaces de travail adéquats. En effet, comme le souligne la Norme nationale du Canada sur la santé et la sécurité psychologiques en milieu de travail élaborée principalement par la Commission canadienne de la santé mentale en 2013, il est essentiel d’appréhender la sécurité des travailleuses/eurs en terme de bien-être psychologique1.
En conséquence, cerner l’ampleur d’une charge mentale nécessite de comprendre quelle est la réalité de la charge de travail d’un.e employé.e. Cette réalité serait ainsi une combinaison entre une contrainte (l’assignation de tâches), l’astreinte (la tâche réelle) et le vécu de l’employé.e, ainsi que les ressources disponibles et les conséquences qui s’y rattachent (fatigue, stress)2.
D’autant plus que vivre une situation de charge mentale en étant étudiant.e. employé.e peut être également associé à de l’épuisement de nature académique, familial – notamment pour les parents étudiants -, mais aussi à de harcèlement psychologique et/ou sexuel3.
Rappelons que ces derniers sont des conduites vexatoires répétées ou grave, qui se manifestent par des comportements, des paroles et des actes hostiles et non-désirés, qui portent atteinte à l’intégrité psychologique ou physique de la personne. En conséquence, elles rendent un environnement de travail hostile pouvant mener au choix d’une cessation de contrat voire d’un retrait de la vie universitaire partiel (éviter des lieux et personnes) ou total (abandonner l’université).
Or, considérant le fort taux d’endettement, la précarité et la hiérarchie entre les étudiant.e.s et les professeur.e.s, les étudiant.e employé.e à l’université sont particulièrement susceptibles de vivre des situations stressantes et frustrantes. Ceci explique le fait qu’un certain nombre d’auxiliaires de recherche ou d’enseignement sont plus fortement épuisé.e.s en raison de la tendance à travailler des heures supplémentaires, ou autrement dit font du bénévolat, pour démontrer leurs compétences et avoir possiblement un autre contrat à la session suivante ou être «bien» perçu par sa/son directrice/directeur. La reconnaissance d’un travail accompli est aussi une question qui ne semble pas toujours aller de soi.
Également, l’octroi d’une bourse par la/le professeur.e au lieu d’un contrat de travail est susceptible de causer des situations d’angoisse chez l’étudiant.e due à l’indétermination des tâches de travail à accomplir. Il apparaît ainsi nécessaire de reconnaître l’existence de cette problématique et mettre en place des mesures concrètes visant à assurer des conditions de travail respectueuses tant au niveau individuel que collectif.
En ce sens, il s’agit en premier lieu de repérer et de comprendre les différentes réalités de charge mentale que vivent les étudiant.e.s employé.e.s puis de dénoncer cette problématique auprès de l’employeur/employeuse et trouver des solutions adéquates.
En cas d’harcèlement psychologique et/ou sexuel, rappelons qu’il est essentiel de trouver du soutien (famille, entourage, collègues, ressources professionnelles 4, syndicat…) et de réagir pour que cette situation cesse. Ceci implique de repérer précisément toute forme d’agression et/ou provocation en notant les injures et/ou propos déplacés et d’accumuler toute sorte d’indice disponible, y compris des témoins, pour pouvoir ensuite déposer à l’aide du SETUE un grief contre l’UQAM dans les 90 jours ouvrables suivant la dernière manifestation de harcèlement.
Considérant que la charge mentale au travail demeure une réalité que trop d’étudiant.e.s employé.es vivent, le SETUE est engagé activement dans la mise à terme des conditions de travail nocives.
Le bien-être au travail n’est pas un luxe. C’est une nécessité.
- Pour plus d’informations concernant la Norme nationale du Canada sur la santé et la sécurité psychologiques en milieu de travail voir : https://www.mentalhealthcommission.ca/Francais/norme-nationale
- Falzon, Pierre, et Catherine Sauvagnac.« 11. Charge de travail et stress », Ergonomie. Presses Universitaires de France, 2004, pp. 175-190.
- Pour des renseignements supplémentaires sur le harcèlement psychologique consulter : http://www.cnt.gouv.qc.ca/en-cas-de/harcelement-psychologique/ Pour des renseignements supplémentaires sur le harcèlement sexuel et autres formes d’agression sexuelle consulter : https://www.calacs-entraide.ca/formes-agressions-sexuelles
- Pour connaître quelles sont les ressources disponibles à l’UQAM ou hors du campus, voir : https://setue.ca/que- faire-lorsquon-est-victime-de-harcelement-sexuel/
(Source : Le comité Santé et Sécurité au travail du SÉTUE. Photo : Pixabay)