QUÉBEC, le 1er juin /CNW Telbec/ – Les députés ont repris, ce matin, l’étude du projet de loi 100 à la Commission des finances publiques. Pour les syndicats CSN, ce projet de loi faisant suite au budget Bachand constitue une attaque majeure à l’intégrité et à l’accessibilité de nos services publics. Le projet de loi impose entre autres des coupes draconiennes de postes dans l’administration des établissements de santé et de services sociaux, dans les écoles et dans les cégeps. C’est le message qu’ils ont lancé lors d’une manifestation tenue ce midi, devant le bureau du ministère des Finances.
“Je demande aux élue-es de bien prendre le temps d’évaluer les impacts de ces coupes aveugles et de ne pas donner carte blanche au gouvernement. Si ce projet de loi devait être adopté en l’état actuel, nos services publics en souffriraient grandement”, a déclaré la présidente du Conseil central CSN de Québec-Chaudière-Appalaches, Ann Gingras.
il est faux de prétendre que ce projet de loi n’affectera pas la qualité des services. Le personnel visé assure en effet des tâches indispensables qui sont au cœur de nos services publics. “Comment peut-on sérieusement prétendre qu’on ne s’attaque pas aux services publics quand ce projet de loi vise, par exemple des milliers de salarié-es qui gèrent les inscriptions dans les écoles et les cégeps, archivent et traitent les dossiers médicaux ou encore voient au bon fonctionnement du transport scolaire ?, demande Ann Gingras. Ce gouvernement s’en prend, encore une fois, aux bas salarié-es en espérant que, parce que ce sont pour la plupart des travailleuses de l’ombre, ses gestes passeront inaperçus. C’est méprisant et c’est bien mal connaître la CSN”, prévient-elle.
Une odeur de décret
“Le gouvernement impose ces coupes sans tenir quelque consultation que ce soit. En plus, en pleine ronde de négociations, il décrète caduques les dispositions des conventions collectives déjà négociées et même celles à venir si elles sont susceptibles de limiter les dégâts”, déplore Ann Gingras.
Le ministre doit entendre
En l’absence de consultation publique, les syndicats CSN du secteur public s’assureront que le ministre Bachand les entende bien et prévoient lui envoyer par email, par fax et par d’autres moyens des milliers de messages au cours des prochaines heures.
La CSN s’oppose vigoureusement à ce projet de loi parce que :
– Il impose des coupes de postes aveugles et massives
– Il nie le droit de négocier des salarié-es
– Le gouvernement refuse de tenir toute consultation publique sur ses
orientations
– Il ouvre la voie à la privatisation en incitant les directions
d’établissement à couper des postes au public pour confier le travail
à au privé
– Il mène inexorablement à une détérioration de la qualité et de
l’accessibilité aux services
– Il aggrave les problèmes de surcharge de travail de tous les employé-es
de l’État qui devront se partager le travail de ceux qui quittent :
l’attrait pour les postes dans le secteur public continuera de se
dégrader.
Rappelons que dans son projet de loi 100, le ministre des Finances, Raymond Bachand entend imposer des coupes dans les budgets administratifs d’au moins 10 % à tous les établissements et institutions des réseaux publics. Ces coupes devraient être effectuées prioritairement par des coupes de postes. Il exige de plus de tous les établissements et institutions des compressions immédiates de 25 % dans les frais de déplacement et de formation du personnel. Le personnel visé par les coupes de postes – majoritairement des femmes – assure, entre autres, le service d’accueil, le travail de bureau, les services informatiques, l’approvisionnement en matériel, les paies, la prise de rendez-vous, ainsi que l’archivage et le classement de documents. Elles sont environ 45 000 dans les réseaux publics et leur salaire moyen tourne autour de 35 000 $.
La Confédération des syndicats nationaux compte plus de 160 000 membres en négociation au sein du Front commun. Regroupés à la Fédération de la santé et des services sociaux, à la Fédération des employé-es de services publics, à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec et à la Fédération des professionnèles, quelque 500 syndicats CSN représentent les salarié-es de tous les titres d’emploi du secteur public à l’exception des enseignants du primaire et du secondaire et du personnel de la fonction publique. Fondée en 1921, la CSN unit aujourd’hui les forces de 300 000 syndiqué-es des secteurs public et privé.