Une décision rendue publique ce matin par la Commission des relations du travail – Un autre scab au Journal de Montréal

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MONTRÉAL, le 31 mai /CNW Telbec/ – Dans une décision rendue publique ce matin, le commissaire Gaétan Breton, de la Commission des relations du travail (CRT), a constaté que le Journal de Montréal avait une fois de plus enfreint les dispositions anti-briseurs de grève du Code du travail en recourant au travail de Sylvain Prevate, un employé du 24 heures, en remplacement de salariés en lock-out.

Les 253 vrais artisans du Journal de Montréal ont été jetés sur le trottoir par leur employeur il y a 493 jours. Il s’agit du plus long conflit de travail de l’histoire de la presse écrite au Québec. “Il est évident que sans le recours à des personnes ne travaillant pas au Journal de Montréal, un employeur qui profite en outre de façon éhontée des carences des dispositions anti-briseurs de grève, il lui serait beaucoup plus difficile de produire quotidiennement un journal de plus d’une centaine de pages”, a déclaré Pascal Filotto, secrétaire du Syndicat des travailleurs de l’information du Journal de Montréal (STIJM-CSN).

Dans sa décision rendue le 25 mai, le commissaire Breton ordonne au Journal de Montréal de cesser d’utiliser les services de Sylvain Prevate pour faire le travail d’un salarié en lock-out. Cette décision fait suite à celle rendue en juillet 2009 qui avait établi que le quotidien a utilisé des collaborateurs externes ou spécialisés pour réaliser des entrevues, un travail réservé aux membres de l’unité d’accréditation syndicale.

“Depuis le conflit au Journal de Québec, et davantage encore depuis le 24 janvier 2009, Quebecor a raffiné sa façon de faire pour réussir à produire un journal sans salarié au sens du Code de travail, a poursuivi Pascal Filotto. Nous sommes très heureux de la décision de la CRT.”

Le jugement, qui est disponible sur le site de la CSN (www.csn.qc.ca) indique “qu’il ne fait aucun doute de la preuve entendue que les fonctions remplies par Monsieur Prevate, le 1er novembre 2009, demeurent pour une large part des fonctions de chef de secteur et de chef de pupitre qui sont des salariés en lock-out et que ces fonctions, malgré les interventions de la directrice avant la période de conflit, relèvent de l’unité de négociation”.

Selon le commissaire Breton, cette façon de faire “ne respecte pas les objectifs de la loi en permettant à ‘du sang neuf” de venir remplir les fonctions habituellement accomplies par des salariés au ris’que de modifier le rapport de force qui existait avant le début des négociations”.

Sylvain Prevate a été vu alors qu’il entrait au 4545, rue Frontenac le soir du gala de l’ADISQ. En preuve, le STIJM a déposé l’enregistrement d’un appel téléphonique logé par une lock-outée, Gabrielle Duchaine, à l’endroit de Sylvain Prevate qui confirme alors travailler à la couverture de l’événement. Le syndicat a déposé une plainte à la CRT le 9 décembre dernier.

Le STIJM souhaite que la direction de Quebecor mette davantage d’énergie à négocier avec l’idée de mettre fin au conflit plutôt que de tenter de diminuer davantage le rapport de force de ses employé-es pour faire perdurer le conflit.

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