MONTRÉAL, le 20 janv. /CNW Telbec/ – Plus de 760 personnes sont attendues au Show du cadenas, ce dimanche au cabaret La Tulipe, pour marquer la première année du lock-out au Journal de Montréal. Exactement un an après avoir été jetés sur le trottoir, les 253 lock-outés entendront les Richard Desjardins, Tricot Machine, Louise Forestier et El Motor, Loco Locass et Jean-Sébastien Lavoie leur livrer un message de solidarité lors d’une soirée animée par Christian Vanasse des Zapartistes.
“Il y a un an, nous avions prévu un long conflit en raison de l’attitude intransigeante de Quebecor, qui avait mis 14 de ses syndicats en lock-out en autant d’années, et de l’ampleur de ses demandes, a indiqué le président du Syndicat des travailleurs de l’information du Journal de Montréal (STIJM-CSN), Raynald Leblanc. Avec le durcissement de ses positions lors de la dernière rencontre de conciliation, où une nouvelle réduction de personnel nous a été présentée, touchant cette fois la rédaction, nous ne voyons pas la fin du lock-out. Il est évident que Quebecor compte sur le facteur temps pour nous épuiser et arriver à ses fins, sans chercher à négocier pour en arriver à une entente.”
Seulement par le bouche à oreille, les lock-outés ont réussi à vendre la majorité des billets en moins d’une semaine. Encore quelques places sont disponibles directement auprès des membres du syndicat.
Au cours de cette soirée, on soulignera l’extraordinaire solidarité des syndiqués québécois envers les vrais artisans du Journal de Montréal. Ces derniers font face au plus puissant magnat des communications du Québec, sinon du Canada, qui tente d’imposer ses règles dans tous les secteurs où il œuvre. “Après cette année, qui n’a pas toujours été facile pour plusieurs de nos membres, en raison des tensions et des difficultés inhérentes à un tel conflit de travail, nous sommes toujours unis et demeurons solidaires, a poursuivi le porte-parole syndical. Nous remercions sincèrement les artistes qui ont accepté de participer au Show du cadenas. Leur geste nous fait chaud au cœur.”
“Nous appuyons les travailleuses et les travailleurs de l’information du Journal de Montréal en lock-out parce que nous sommes pour la biodiversité, tant culturelle, agricole, que de l’information ! C’est un principe auquel on croit et que l’on va toujours défendre”, a affirmé l’humoriste Christian Vanasse, des Zapartistes, animateur de la soirée.
“Il nous fait plaisir de soutenir Rue Frontenac en participant au spectacle commémorant le premier anniversaire du lock-out. Nous sommes solidaires envers tous les employés et souhaitons que d’ici le règlement du conflit, ces artisans puissent œuvrer dans les meilleures conditions afin que Rue Frontenac prenne la place qui lui revienne”, a ajouté le duo Tricot Machine.
La négociation : de sombres perspectives
Au cours de la dernière année, plusieurs médias ont trouvé un terrain d’entente. À Radio-Canada, au quotidien La Presse et dans l’ensemble des hebdos Transcontinental, les parties ont partout réussi à s’entendre pour trouver des solutions aux problèmes qui étaient soulevés. “Dans l’empire Quebecor, la situation est tout autre, a poursuivi Raynald Leblanc. Non seulement les travailleurs du Réveil et du Journal de Montréal sont en lock-out, mais l’employeur refuse de respecter la convention collective au Journal de Québec. Espérons que la négociation qui vient de commencer à TVA permette d’éviter le conflit.”
Le STIJM a récemment déposé une demande pour consulter les états financiers du Journal de Montréal. Selon le syndicat, la situation financière du quotidien n’est pas aussi catastrophique que l’indique l’ampleur du projet patronal.
Raynald Leblanc : “Selon notre estimé, le Journal aurait accumulé près de 50 millions de dollars de profits sur un chiffre d’affaires de 200 millions en 2008. De toute façon, nous avons toujours fait preuve d’ouverture et de souplesse pour mettre fin au conflit, assurer la pérennité de l’entreprise et maintenir la qualité de l’information. Nous le disons depuis longtemps, nous sommes prêts à discuter de tous les sujets qui préoccupent l’employeur. Malheureusement, cette ouverture ne se vérifie pas du côté patronal. C’est plutôt l’inverse.”
RueFrontenac.com : un bilan des plus positifs
Lancé le 28 janvier 2009, soit quatre jours après le déclenchement du conflit, RueFrontenanc.com a connu une popularité croissante et régulière au cours de son année d’existence. Avec plus de 250 000 visiteurs uniques pour près de 2 millions de pages vues par mois, le site des lock-outés du Journal de Montréal est une réussite sur plusieurs plans et poursuit son développement.
RueFrontenac.com a réussi à démontrer sa crédibilité auprès des Québécoises et des Québécois grâce au travail de son équipe et à l’engouement de ses artisans, qui ont, du même coup, prouvé à leur employeur leur ouverture à s’engager sur la voie d’Internet. Il s’agit, en outre, d’une demande répétée par le syndicat au cours des neuf dernières années.
Récemment, RueFrontenac.com a lancé une édition PDF afin que les lecteurs puissent consulter et imprimer une sélection de ses nouvelles à tout moment. Les lecteurs peuvent également appuyer concrètement les lock-outés en se joignant aux Amis de RueFrontenac.com.