Le syndicat a été approuvé par la Commission des normes du travail du Québec comme une section de l’Alliance de la Fonction publique du Canada-Québec (?AFPC-Québec?). Véronique Allard, une des principales organisatrices de l’AFPC-Québec, évalue que la présence de l’AMUSE à McGill comblera un important manque dans les conditions de travail sur le campus, un manque que la McGill University Non-Academic Certified Association (?MUNACA?) ne comblait pas pour plusieurs employés de la librairie, des bibliothèques, des services alimentaires et des installations sportives.
«?La MUNACA représente les employés réguliers non-académiques, mais chaque fois que quelqu’un part en congé de maternité ou de maladie, il est remplacé par un [?employé?] temporaire. Ces temporaires ne bénéficient pas des mêmes conditions de travail que celles mises en place [?pour les membres de la MUNACA?], ce qui crée un important système de double standards?», raconte-t-elle.
Le processus d’accréditation de l’AMUSE a commencé il y a un an et demi. Entre septembre 2008 et avril 2009, des bénévoles ont recueilli les signatures des employés temporaires qui avaient signifié leur intérêt pour la syndicalisation. Même si leur nombre exact n’a pas été rendu public, les bénévoles ont obtenu la signature de 35 à 50?% des employés. Lors d’un vote de représentation organisé par la Commission des normes du travail cet automne, 85?% des travailleurs ont appuyé le syndicat.
Max Silverman, ancien vice-président aux affaires externes de la Students Society of McGill University et coordonnateur des bénévoles pour la campagne de signatures, a déclaré que la syndicalisation a été bien reçue par les employés temporaires.
«?Quand nous avons fait signer les cartes, nous avons obtenu un appui incroyable. Tout le monde était d’accord qu’il y a une tonne d’enjeux dans le milieu de travail des employés temporaires et croyait qu’un syndicat aiderait à les régler?», a-t-il relaté.
Cependant, les membres de l’AMUSE devront encore compléter plusieurs étapes avant de pouvoir commencer à négocier une convention collective avec McGill, dont l’organisation d’une assemblée générale, l’écriture de règlements généraux, ainsi que l’élection d’un comité exécutif et d’un comité de négociation. Mme Allard prévoit que ce processus prendra un an à l’AMUSE.
En vertu de la Loi québécoise sur le travail, tous les employés temporaires seront protégés par la convention collective et devront payer leur cotisation syndicale, même si seuls les membres qui auront signé leur carte seront éligibles aux postes du syndicat.
Mme Allard espère que la présence de l’AMUSE à l’Université aidera à améliorer les relations de travail qu’elle considère problématiques pour les employés étudiants.
«?Il y a tellement de gens qui ne sont pas syndiqués à McGill. J’espère que cela va bientôt changer sur le campus?», a-t-elle commenté. «?Les employés temporaires sont les plus vulnérables, et le fait qu’il y ait eu autant de support pour cette campagne montre qu’il y a encore du travail à faire pour appuyer ces gens.?»
Consultez l’article intégral de Erin Hale de l’édition du 19 janvier 2010 d’Impact Campus.