MONTRÉAL, le 13 oct. /CNW Telbec/ – La dernière révélation sur le déraillement du processus des appels d’offres en partenariat public-privé pour la construction du nouvel hôpital du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) est, pour la CSN, une démonstration éloquente de l’échec de cette façon d’organiser les services publics au Québec.
Selon La Presse d’aujourd’hui, le gouvernement du Québec a décrété, le 16 septembre, qu’il peut accepter une offre “non conforme” aux règles de financement pour la construction du CUSM. Les consortiums devaient financer eux-mêmes la construction avec des emprunts sur les marchés financiers, ce qui n’est plus requis.
“Le financement et la direction des travaux doivent être du ressort de l’État, a commenté le vice-président de la CSN, Louis Roy. C’est ce qui nous assure la transparence, le contrôle démocratique et le meilleur coût possible pour nous, contribuables et citoyens. Si le projet de PPP est en déroute, qu’on en reprenne le contrôle public au plus vite pour ne pas retarder encore la construction de ce joyau tant attendu de la médecine au Québec.”
Selon le décret du 16 septembre, “une proposition sera réputée conforme même si le soumissionnaire ne fournit pas les confirmations de disponibilité de financement prévues à l’appel de propositions.”
M. Roy trouve la situation grave pour les nombreux entrepreneurs québécois qui ont été écartés de l’appel d’offres pour la construction du CUSM. “Les règles du PPP favorisent les très grosses entreprises qui peuvent former des consortiums avec des firmes étrangères. De plus, l’État s’est privé de l’expertise de ces entrepreneurs et d’une saine concurrence qui aurait pu servir l’intérêt public. Finalement, l’argent versé au consortium perdant est un exemple supplémentaire qui démontre que seules les entreprises sont gagnantes avec le modèle dépassé des PPP.”
“Les projets en mode PPP sont beaucoup plus coûteux, a martelé M. Roy. La crise économique actuelle a peut-être même rendu le financement privé impossible. Nous avons une belle occasion de mettre les cartes sur table : écartons les PPP pour nos hôpitaux, sauvons les fonds publics et développons davantage les services et les emplois dans notre réseau public.”