GATINEAU – La grève a assez duré pour les 420 travailleurs du Musée canadien des civilisations, à Gatineau. L’employeur doit déposer une nouvelle proposition cette semaine. Pour le syndicat, il y a deux solutions : l’entente ou l’arbitrage exécutoire.
Jour 65, mardi, sur la ligne de piquetage devant le musée de la rue Laurier au centre-ville de Gatineau. C’est gris et frisquet. Une petite radio crache une musique pop entraînante. Quelques touristes traversent «la ligne rose», délimitée par les pierres au sol, pour visiter l’une des expositions du musée encore ouvert, malgré une première grève depuis la fondation du musée en 1856.
« Nous, la ligne rose, on ne peut pas la traverser, c’est le terrain du musée », lance Daniel Poulin, guide au musée et président de la section locale 70396 de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC).
La situation est la même au Musée canadien de la guerre, qui est sous la même administration. Les dernières coupes du gouvernement Harper obligent l’employeur de ces deux importants musées de la région de la capitale fédérale à réduire ses dépenses de plus d’un million de dollars.
Depuis deux mois, les grévistes n’ont pas chômé. Ils ont occupé le bureau du ministre des Affaires étrangères et responsable de l’Outaouais, Lawrence Cannon, et ils ont bruyamment manifesté sur la colline parlementaire. Il y a aussi une ligne de piquetage en permanence devant les bureaux du ministre du Patrimoine, James Moore.
La principale demande du syndicat est la protection de contractuels et des employés à temps partiel contre la sous-traitance. La principale demande à caractère salarial est la parité avec les travailleurs des autres musées de la capitale.
« Chaque musée a une différente convention collective, même si nous sommes tous sous le ministère du Patrimoine canadien, explique M. Poulin. Selon les secteurs, le salaire peut varier de 5 à 40 %. Un guide, comme moi, fait deux fois mon salaire au Musée canadien de la nature. »
Rona Ambrose
Les négociations étaient dans une impasse depuis plus d’un mois jusqu’à ce que la ministre du Travail, Rona Ambrose, affirme que le gouvernement se tenait prêt à nommer un arbitre pour régler le conflit.
Dès le lendemain, le syndicat, après avoir rencontré ses membres, a informé le bureau de la ministre Ambrose qu’il était prêt à aller en arbitrage immédiatement. Quinze minutes plus tard, l’employeur demandait au médiateur de relancer les négociations », précise M. Poulin.
Le syndicat est confiant de pouvoir faire des gains importants avec l’arbitrage. L’employeur préfère la voie de la médiation. « Il faut que tout ça se règle cette semaine ou dans les jours à venir, lance Daniel Poulin. Si ça ne fonctionne pas, s’il n’y a pas une proposition positive et équitable, on va retourner voir la ministre. »
Consultez l’article intégral de Mathieu Bélanger de l’édition du 24 novembre 2009 de La Rue Frontenac.