Rue Frontenac : Les profs de l’UQAM exigent la démission du recteur

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L’impopularité du recteur de l’UQAM vient de prendre une tournure explosive. Frustrés par son «manque de vision» et par son «attitude méprisante», les professeurs de l’université exigent sa démission immédiate, a appris Rue Frontenac. Ils affirment avoir perdu toute confiance en son leadership.

«Il s’entête à ne pas tenir compte de nos valeurs», déplore le vice-président du syndicat SPUQ, Michel Laporte. Son association, qui représente les 1000 professeurs de l’établissement, a voté le 28 avril à 92 % en faveur d’une résolution demandant le départ de Claude Corbo.

«La demande est venue de la salle», précise M. Laporte. Elle faisait suite à deux motions de blâme contre le recteur adoptées par l’Assemblée générale au cours de la dernière année.

Environ 200 personnes se sont prévalues de leur droit de vote. Un chiffre près de deux fois plus élevé qu’à l’habitude, selon le syndicat. «On avait fait un grand battage pour que tous les profs sachent qu’il y aurait au moins un vote de blâme contre le recteur ce jour-là», dit M. Laporte.

C’est une chicane sur le statut de doyen qui a mis le feu aux poudres. Claude Corbo souhaite que les sept doyens de l’établissement, actuellement des employés syndiqués, deviennent cadres. S’il n’est pas totalement fermé à l’idée, le syndicat veut pour sa part que leur rôle continue d’être encadré par la convention collective.

Pour en arriver à un compromis, un comité d’étude sur lequel siégeaient des professeurs et des membres de la direction a été formé il y a quelques semaines. Le recteur a toutefois mis fin à l’exercice avant même que le comité ne dépose ses conclusions pour confier le dossier de désyndicalisation directement à la Commission des relations de travail (CRT).

«Il ne semblait pas y avoir de proposition venant du syndicat des professeurs», explique le directeur des Communications de l’UQAM, Daniel Hébert. «L’étape suivante était de se référer au CRT.»

C’est cette décision que ne digèrent tout simplement pas les professeurs, qui ont avisé le recteur que sa tête était mise à prix vendredi dernier. «On a montré de l’ouverture, assure Michel Laporte. Tout ce qu’on voulait, c’est que les doyens continuent à défendre les intérêts académiques au conseil d’administration et pas le contraire.»

Malgré le vote presque unanime, le syndicat doute que le recteur quitte ses fonctions sur-le-champ. «Mais sa crédibilité est atteinte», rappelle son représentant. Des copies de la résolution exigeant la démission de Claude Corbo ont d’ailleurs été envoyées à la ministre de l’Éducation et au CA de l’UQAM dans l’espoir qu’il perdra leur confiance aussi.

Le principal intéressé ne semble toutefois pas prêt à jeter l’éponge. «Il considère qu’il a toujours la légitimité requise et n’entend pas démissionner, assure Daniel Hébert. La direction a pris note de la résolution, mais lorsqu’il y a un changement de garde, il arrive que des décisions ne plaisent pas à tout le monde.»

Le bras de fer risque de se résoudre devant le CRT. Son issue pourrait dicter l’avenir du recteur Corbo, à la tête de l’UQAM depuis 2008.

Consultez l’article intégral de Gabrielle Duchaine l’édition du 4 mai 2010 de Rue Frontenac.

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