Le front commun des trois grands syndicats du secteur public a lancé mardi une tournée régionale sur les enjeux de la prochaine négociation, affirmant que la qualité des services publics en est l’enjeu principal.
La Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) et le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP), qui comprend notamment les enseignants et les infirmières, veulent tâter le pouls de leurs 475 000 membres, dont la convention collective vient à échéance le 31 mars prochain. À la suite de cette consultation, ils soumettront officiellement leurs demandes au Conseil du trésor. Le dépôt de leurs revendications doit avoir lieu le 30 octobre.
Les grands syndicats demandent principalement au gouvernement du Québec de réduire l’écart de salaire qui sépare les travailleurs du secteur public de ceux du secteur privé. Ils demandent une hausse de salaire de 11,25 % sur trois ans, ce qui correspond à 3 milliards de dollars, ou un milliard par année.
Les syndicats justifient leur demande en disant qu’il en va de la qualité des services publics. Selon Michel Arsenault, le président de la FTQ, le gouvernement aura de la difficulté à recruter du nouveau personnel s’il n’apporte pas des ajustements salariaux. Il a ajouté que les employés du public avaient connu un net recul par rapport à ceux du secteur privé, au point de soutenir que la sécurité d’emploi dans le public est devenue « un mythe ».
« La sécurité d’emploi, c’est rendue un mythe. Il y a 64 % des gens qui l’ont jusqu’à un certain point, le reste ne l’a pas. Je me souviens très bien, au milieu et à la fin des années 1970, moi, je suis issu du secteur privé, et on enviait les travailleurs du public », a-t-il déclaré.
Les syndicats soutiennent que leurs demandes sont légitimes, malgré le contexte économique difficile, et disent qu’ils n’ont pas à faire les frais de la réduction des dépenses du gouvernement et de sa volonté de réduire le déficit. Ils admettent toutefois que Québec devra revoir son cadre financier pour répondre à leurs demandes. Mais selon eux, privilégier les dépenses publiques faciliterait la relance économique.
La CSN, la FTQ et le SISP ont décidé de faire front commun au mois de mai dernier.
Consultez l’article intégral publié le 13 octobre 2009 sur le site de Radio-Canada.