Le syndicat des Métallos lance une pétition contre la privatisation des soins de santé, qu’il considère comme une menace pour les assurances collectives de ses membres.
Au cours des deux prochains mois, la direction des Métallos mobilisera l’ensemble de ses membres, qui seront invités à signer une pétition pour s’opposer à la loi 34, ou Loi modifiant diverses dispositions législatives concernant les centres médicaux spécialisés et les laboratoires d’imagerie médicale générale.
La loi 34, dont la mise en oeuvre est prévue en mars 2010, devrait permettre aux médecins de pratiquer une cinquantaine d’actes chirurgicaux en cliniques privées.
« Le gouvernement Charest démantèle par la porte d’en arrière l’héritage qu’on veut laisser à nos enfants: un système de santé public et universel. La loi 34 incite des médecins à se retirer du régime public pour pratiquer dans les centres médicaux spécialisés. Les vendeurs d’assurances salivent déjà à l’idée d’étendre la couverture à de nouvelles chirurgies », dénonce le directeur québécois du Syndicat des Métallos, Daniel Roy.
Les Métallos entendent donc déployer leur stratégie de mobilisation, nommée « Action du groupe d’intervention rapide » (AGIR). Cette campagne s’arrimera d’ailleurs à celle de la FTQ, et on s’attend à ce que les autres centrales syndicales emboîtent le pas.
Même si le système de santé n’est pas, a priori, un secteur des Métallos, la privatisation a des impacts directs sur ses membres, explique M. Roy.
Les Métallos notent que les coûts liés à la masse salariale sont moins élevés au Québec qu’aux États-Unis, où les employeurs et les travailleurs déboursent d’importantes sommes en assurances.
Les travailleurs américains d’Alcoa coûtent jusqu’à 9 $ l’heure à l’employeur pour leur régime de soin de santé. Ces coûts ont incidemment une répercussion sur les dépenses des entreprises et sa compétitivité, soutient M. Roy.
Lors de son passage à Montréal pour l’assemblée annuelle du Syndicat des Métallos, jeudi, le président international des Métallos, Leo W. Gerard, a souligné qu’au moment où le Sénat américain s’apprête à voter un élargissement de la couverture des soins de santé aux États-Unis, le Québec fait une place de plus en plus importante au privé. « Vous avez un joyau entre les mains, il faut le préserver », soutient M. Gerard.
Rappelons qu’à l’échelle internationale, les États-Unis sont le pays dont les dépenses de santé par personne sont les plus importantes, à quelque 7290 $US chaque année. Le Canada occupe quant à lui le cinquième rang avec des dépenses de 3895 $US par habitant.
Contre les PPP
En entrevue à Radio-Canada.ca, le directeur québécois du Syndicat des Métallos a par ailleurs rappelé son opposition aux PPP et avoir les mêmes préoccupations que la Coalition CHU sans PPP.
M. Roy donne l’exemple de l’hôpital construit en PPP en Ontario, dont les coûts ont été beaucoup plus élevés que prévu.
Selon M. Roy, la logique du gouvernement par rapport au PPP est plutôt simple: à la fin de l’année, les coûts n’apparaissent pas dans les livres du gouvernement.
Consultez l’article intégral du 20 novembre 2009 sur le site de Radio-Canada.