MONTREAL, le 16 juin /CNW Telbec/ – Aujourd’hui, avec le dépôt des deux
projets de loi sur la gouvernance des universités et cégeps, la ministre de
l’Education, Michelle Courchesne, a encore démontré qu’elle n’était pas à
l’écoute des communautés universitaire et collégiale. “Après huit mois de
consultations bidon, la ministre dépose les mêmes projets de loi morts au
feuilleton à l’automne 2008. Elle n’a pas su écouter les critiques qui font
consensus au sein des communautés universitaire et collégiale”, avance Diane
Charlebois, 3e vice-présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
Des changements cosmétiques
Outre quelques changements mineurs, notamment l’élimination de la
rémunération des administrateurs, la ministre propose toujours d’appliquer son
modèle de gouvernance, issu du secteur privé, au réseau collégial et
universitaire en réservant une place majoritaire aux membres provenant de
l’extérieur. Or, il a été maintes fois démontré que ces membres sont très peu
au fait de la réalité collégiale et universitaire et dépendent totalement de
l’information transmise par les recteurs et directeurs généraux des
établissements d’enseignement supérieur.
“Lorsque ceux-ci font preuve de mauvaise gestion ou manquent de respect à
l’égard des instances, on assiste à des dérives importantes, comme celles du
projet immobilier de l’UQAM qui a englouti 300 millions de dollars que la
ministre Courchesne a dû éponger”, déclare Mme Charlebois.
Un modèle de gouvernance inapproprié
La CSQ propose plutôt un modèle de gouvernance axé sur la collégialité où
les membres provenant de l’interne seraient majoritaires. De fait, les cégeps
et les universités sont des organisations à la mission complexe qui se doivent
de partager équitablement le poids des responsabilités de décision et de
contrôle entre les nombreux porteurs de la mission, c’est-à-dire le personnel.
“Chaque catégorie de personnel doit pouvoir contribuer aux décisions
importantes de leur établissement. Qu’on pense aux enseignants, au personnel
professionnel, au personnel de soutien ou aux chargés de cours et aux
professionnels de recherche, tous ont une contribution importante à apporter”,
souligne Mme Charlebois.
On ne répond pas au Vérificateur général
On peut lire, dans le rapport du Vérificateur général, que ce sont les
membres de l’interne qui ont été les premiers à sonner l’alarme au sujet des
projets immobiliers de l’UQAM, développés en vase clos par les dirigeants de
cette université. “Pourtant, la ministre propose de mieux faire la mauvaise
chose en diminuant le poids relatif des membres de l’interne !”, ironise la 3e
vice-présidente de la CSQ.
La transparence, peu présente dans ces projets de loi…
“Bien que la ministre ait eu la volonté, avec ces projets de loi,
d’améliorer la reddition de compte, on ne comprend toujours pas pourquoi les
communautés universitaire et collégiale ne peuvent avoir accès aux
procès-verbaux des conseils d’administration”, déplore la leader syndicale.
Par ailleurs, la CSQ entend participer à la consultation parlementaire
portant sur les deux projets de loi à l’automne prochain. “On espère une
meilleure écoute de la part de la ministre lors de cette importante
consultation”, conclut Mme Charlebois.
Profil de la CSQ
La CSQ représente près de 170 000 membres, dont près de 100 000 font
partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus
importante en éducation au Québec. Elle est composée de ses trois fédérations
du collégial, soit la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep
(FEC-CSQ), la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ) et
la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ).
Les syndicats universitaires de la Centrale sont regroupés au sein de la Table
des syndicats universitaires de la CSQ.
Renseignements: Dany St-Jean, Attaché de presse CSQ, Cell.: (514)
212-5457