MONTREAL, le 16 juin /CNW Telbec/ – Les membres de la Table des
partenaires universitaires, représentant des organisations de l’ensemble de la
communauté universitaire, s’opposent vivement au mode de gouvernance imposée
par le gouvernement Charest avec le projet de loi 38 qui reprend presque
intégralement la version déposée en octobre 2008. Devenu majoritaire, ce
gouvernement persiste à proposer un changement dans les pouvoirs et dans la
composition des conseils d’administration (CA) des universités en dépit de la
réprobation généralisée du milieu universitaire que le projet de loi 107 avait
suscitée. Ces changements centraliseront les pouvoirs entre les mains des
représentants externes qui ignorent les réalités vécues au sein des
universités.
Les membres de la Table des partenaires universitaires ne partagent pas
cette vision de l’université. Au contraire, ils croient essentiel de renforcer
la collégialité et la transparence. Pour ce faire, tous les membres de la
communauté universitaire doivent être représentés au conseil d’administration
afin de prendre part aux décisions qui concernent leur université. C’est cette
collégialité qui assure la légitimité et la transparence nécessaires à la
bonne gouvernance et au sentiment d’appartenance.
La TPU prône un conseil d’administration diversifié qui représentera la
communauté universitaire
En imposant une proportion de 60 % de membres externes dans les conseils
d’administration, le gouvernement Charest met en minorité et réduit le nombre
de membres issus des universités elles-mêmes. Selon le gouvernement, les
membres provenant de l’extérieur de l’université manifesteraient plus
d’indépendance et surtout plus de compétences en matière de gestion que ceux
venant de l’interne. Pourtant, le gouvernement n’a jamais démontré que c’est
sur des expériences concrètes et solides que repose son projet de loi plutôt
que sur la même idéologie qui anime ses projets de partenariats public-privé.
En quoi les changements proposés dans la composition des CA et une plus grande
centralisation des pouvoirs seraient-ils garants d’une meilleure gouvernance?
A la lumière des scandales récents mettant en cause l’action de nombreux
conseils d’administration dans les entreprises privées, comment peut-on croire
que les membres provenant du milieu des affaires auraient la pseudo vertu de
mieux gérer les universités? Comment ne pas craindre qu’ils soient eux-mêmes
en conflit d’intérêt, puisqu’ils représentent des fournisseurs de biens et de
services? Les exemples récents d’erreurs administratives et de désastres
financiers incitent à faire davantage confiance aux membres internes qui
connaissent le mieux leur établissement et qui ont un réel souci de son
avenir. En fait, la crise financière actuelle nous impose de cesser de
sacrifier aux dieux de l’idéologie.
Au lieu de diminuer le nombre de membres internes dans les CA, il faut
associer plus largement tous les membres de la communauté universitaire,
qu’ils soient professeurs, chargés de cours, chercheurs, employés de soutien
ou professionnels, étudiants salariés et étudiants, afin de mettre en oeuvre
une conception dynamique de la gouvernance de l’université. La véritable
mission de l’université s’en trouverait renforcée.
L’université n’est pas une entreprise privée et elle ne peut pas être
gouvernée selon les mêmes critères. La collégialité, inscrite dans une longue
tradition qui a fait ses preuves, doit rester au coeur de la gouvernance
universitaire pour assurer la légitimité et la qualité des décisions
administratives et académiques. Il ne faut pas l’éroder mais au contraire la
fortifier pour le bien de l’université et de la société.
La Table des partenaires universitaires (TPU) représente près de 150 000
membres et réunit les organisations suivantes : la Fédération québécoise des
professeures et professeurs d’université (FQPPU), la Fédération nationale des
enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), la Fédération du
personnel professionnel des universités et de la recherche (FPPU), le Conseil
provincial du secteur universitaire du Syndicat canadien de la fonction
publique (CPSU-SCFP-FTQ), la Fédération des professionnèles (FP-CSN) et la
Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ).
Renseignements: Fédération québécoise des professeures et professeurs
d’université (FQPPU), (514) 843-5953; Fédération nationale des enseignantes et
des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), (514) 237-6834; Fédération du personnel
professionnel des universités et de la recherche (FPPU), 819) 210-1775;
Conseil provincial du secteur universitaire du Syndicat canadien de la
fonction publique (CPSU-SCFP-FTQ), (819) 376-5044; Fédération des
professionnèles (FP-CSN), (514) 598-2143; Fédération étudiante universitaire
du Québec (FEUQ), (514) 396-3380