Les employé-e-s étudiant-e-s trans et non-binaires exigent du changement

Type d’information :
Auteur :

Par Maxime Faddoul, Claude G. Olivier, Lucile Crémier 

Pour rejoindre le comité Trans et Non-Binaire : transnb.setue@gmail.com

Les personnes trans et non-binaires sont particulièrement exposé-e-s à la précarité et à l’exploitation. La recherche d’emploi est souvent une expérience difficile: se faire mégenrer, être forcé-e à s’outer, se voir refuser un emploi parce qu’on est trans fait partie du quotidien. Les employé-e-s étudiant-e-s trans de l’UQAM font elleux aussi face à la précarité, souvent contraint-e-s à accepter des conditions de travail inéquitables. Parmi les plus courantes, mentionnons le refus de l’employeur-euse d’utiliser les bons prénoms et pronoms, l’exploitation des connaissances et expertises des personnes trans et non-binaires par les professeur-e-s, le confinement aux emplois subalternes du monde universitaire et la non-reconnaissance du travail quotidien qu’illes fournissent pour éduquer leurs collègues.

Contrairement aux universités Concordia et McGill qui ont pris des dispositions pour améliorer les conditions d’étude et de travail des étudiant-e-s trans, rien n’a changé à l’UQAM où la transphobie et la discrimination systémique demeurent. L’université exige notamment l’utilisation du deadname (prénom de naissance) des personnes trans pour leur carte étudiante, pour les listes de classe et pour leurs courriels institutionnels étudiants et employés. L’absence de toilettes non genrées met en danger les employé-e-s étudiant-e-s trans et contribue à leur inconfort et au maintien d’un climat d’hostilité envers celleux-ci.

Considérant qu’au lieu d’assurer le respect des étudiant-e-s et des employé-e-s trans, l’UQAM les exposent à des discriminations et des formes de violence qui contreviennent à la Charte québécoise des droits et libertés de la personne et considérant que l’UQAM accuse un retard évident par rapport aux autres universités montréalaises, un comité ad hoc trans et non-binaire a été formé au sein du SÉTUE pour agir contre les discriminations et iniquités qui affectent les étudiant-e-s employé-e-s trans.

Mandat et objectifs

Formé en non mixité de personnes trans et non-binaires, le comité ad hoc est un lieu de concertation et de mobilisation qui agit sur les enjeux relatifs aux employé-e-s étudiant-e-s trans de l’UQAM.

Ainsi, conformément à l’Article 5 : Droits et obligations des parties de la convention collective du SÉTUE, ce comité s’engage à appuyer et à guider tout-e employé-e concerné-e dans ses démarches face à des situations inéquitables ou discriminatoires  –  qu’elles se présentent de manière directe ou indirecte, sous forme de menaces ou de contraintes exercées « en raison […] de son changement de sexe » ou de genre (5.05).

Le Comité s’engage également à faire pression auprès des différentes instances de l’UQAM pour combattre la cisnormativité, le cissexisme, la transphobie et la transmisogynie en profondeur et de manière intersectionnelle. Le Comité reconnaît la dimension systémique des oppressions pouvant être vécues simultanément par les personnes trans, telles que le racisme, l’homophobie, la biphobie ou le classisme.

Demandes

Dans un esprit d’équité et pour que cessent les violences institutionnelles perpétrées à l’égard des employé-e-s étudiant-e-s trans de l’UQAM, le Comité formule les demandes suivantes aux employeur-euse-s, aux employé-e-s et à la direction de l’UQAM:

Le droit à l’autodétermination

Que l’identité et l’expression de genre de toute personne soient respectées, sans égard aux papiers d’identité de l’employé-e étudiant-e;

Que les employé-e-s étudiant-e-s trans soient les seul-e-s à décider s’illes désirent ou non être visibles comme personnes trans (coming out);

Que les personnes trans soient soutenues par leurs employeur-euse-s, les employé-e-s (professeur-e-s et chargé-e-s de cours en particulier) et la direction de l’UQAM.

La reconnaissance institutionnelle

Que la carte étudiante soit basée sur l’autodétermination des étudiant-e-s et qu’elle donne accès à tous les services (bibliothèque, centre sportif, coop, etc.) dans le respect de leur identité/expression de genre.

Que les employé-e-s étudiant-e-s bénéficient de la reconnaissance de leur prénom choisi par l’UQAM en ce qui a trait aux adresses institutionnelles (courriers et courriels, moodle, etc.).

Que figure sur la liste des classes et sur les documents non officiels le prénom choisi par l’étudiant-e.

Que la mention M/F soit retirée de l’ensemble des documents institutionnels. Cette information n’est pas utile et nie l’existence des personnes non-binaires.

Des toilettes non genrées

Qu’un nombre suffisant de toilettes soient réaménagées de manière non genrée et ce, dans tous les pavillons de l’UQAM (incluant la bibliothèque, le centre sportif et autres lieux de vie étudiante);

Qu’une liste des emplacements de ces toilettes non genrées soit diffusée sur le site internet principal de l’UQAM ainsi que par les différents départements, associations étudiantes et syndicats pour en faciliter l’accès;

Que cette liste mentionne les pavillons où les toilettes demeurent genrées, advenant le cas où certains pavillons ne pourraient permettre momentanément cette accessibilité.

Une campagne d’information et de sensibilisation

Qu’une campagne d’information et de sensibilisation sur les enjeux trans et non binaires et les changements à l’UQAM soit organisée à destination des étudiant-e-s, des enseignant-e-s, du personnel de santé et de l’administration;

Que ces campagnes soient co-organisées par des personnes trans, seul-e-s spécialistes de ces enjeux;

Que cette campagne soit effectuée en collaboration avec les différents groupes (La Réclame), associations syndicales (SEUQAM, SPUQ), et centres de recherche concernés (Chaire de recherche sur l’homophobie, IREF) pour ne nommer que ceux-ci.

Pour nous joindre : transnb.setue@gmail.com

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