Le «pacte 50-50» proposé par le comité d’experts économiques mandaté par le gouvernement pour étudier les finances publiques n’est qu’un jeu de dupes, selon la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau.
Lundi dernier, le comité d’experts a suggéré au gouvernement Charest d’adopter cette politique dite 50-50, qui veut que pour chaque dollar de revenu prélevé auprès du contribuable, le gouvernement doit supprimer un dollar dans ses dépenses.
«Un pacte, pour moi, ça implique une adhésion de différentes couches de la population. Je remets en doute l’idée que ça puisse être un pacte. En même temps, si ça devait en être un, on serait les premiers à dire que c’est un jeu de dupes. Ce n’est pas du 50-50, c’est du 100 % de la poche du citoyen», a protesté la dirigeante syndicale, en entrevue avec la Presse canadienne après une rencontre avec la presse sur un autre sujet.
Selon elle, le citoyen ordinaire se trouverait ainsi à payer deux fois, une première fois par le prélèvement de taxe à la consommation ou de tarif ou d’impôt, et une seconde fois par un service ou un programme réduit, qu’il devrait lui-même financer.
«La journée où, effectivement, on compresse à ce point les services, ça a des coûts, notamment pour les petits salariés. Faire des compressions dans le secteur de la santé, de l’éducation, dans le soutien qui est apporté au développement de l’emploi, dans la formation professionnelle, bref, peu importe, c’est toujours au fond le citoyen ordinaire qui finit par se ramasser avec cette facture-là. Il va devoir payer pour compenser le retrait de l’État», conclut Mme Carbonneau.
Droits de scolarité
Pour ce qui est de la suggestion de hausses des droits de scolarité à l’université formulée par le groupe de l’ancien premier ministre Lucien Bouchard, Mme Carbonneau y voit un véritable «choc tarifaire».
Le groupe de M. Bouchard avait présenté sa demande de hausses des droits de scolarité comme un «pacte pour un financement concurrentiel de nos universités». Il avançait des hausses de 2000 $ à 10 000 $ par an, selon le domaine d’études, le principe étant que les formations universitaires plus coûteuses exigeraient des droits de scolarité plus élevés.
«Encore là, drôle de pacte auquel on appelle. Ce serait un véritable choc tarifaire, ce qu’ils mettent de l’avant. C’est vraiment un effort tout à fait disproportionné», opine-t-elle.
Le conseil confédéral de la CSN doit d’ailleurs se pencher plus largement sur le financement des universités, note-t-elle.
La Fédération nationale des enseignants (FNEEQ) de la CSN représente des professeurs de cégep et des chargés de cours à l’université.
Consultez l’article intégral de l’édition du 27 février 2010 du Devoir.