Jean-Pierre Kesteman, Historien et professeur émérite de l’Université de Sherbrooke
L’adage est connu: le capitalisme, c’est privatiser les profits et socialiser les pertes. Mais seule l’alliance du grand capital et de l’État permet de déréglementer ou de privatiser les services publics en période faste, de sauver les banques en temps de crise. Hier, on criait haro sur l’interventionnisme. Aujourd’hui, on supplie l’État d’injecter des milliards. On ne sait pas si cette transfusion sauvera le malade, mais la saignée entraînera pour nos sociétés un endettement colossal qui plombera les moyens des générations à venir. Du coup, voici l’État remis en selle. On le croyait inutile avec «la fin de l’Histoire». Il est redevenu indispensable.
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