Il faut d’abord noter que, contrairement à la formule adoptée par la direction dans son communiqué du 20 mars 2009, cette offre n’est pas une « nouvelle offre finale ». En effet, il n’y avait pas eu d’offre auparavant.
Par ailleurs, il ne s’agit pas d’une offre complète. On y propose que seuls le salaire et l’embauche des nouveaux professeurs fassent l’objet d’une entente, alors que la « tâche professorale » ferait encore l’objet d’autres études au cours des prochains mois et avant qu’une véritable offre complète soit déposée. Ainsi, le principal objectif stipulé dans cette « offre » est le suivant :
« De procéder à l’examen en profondeur de l’organisation du travail, notamment la tâche et ses modalités de gestion, afin de s’assurer d’une gestion efficiente des ressources humaines et afin de s’assurer que les budgets alloués sont utilisés de façon optimale à la réalisation de la mission académique de l’institution. » (Projet d’entente, p. 2-3)
Cela veut dire, essentiellement, que la direction remet encore en question les modalités de notre travail et le temps que nous y passons – et ce, bien que même le rapport AON ait confirmé que notre charge de travail est équivalente à celle qui prévaut pour les professeurs et professeures des autres universités. En d’autres mots, c’est la charge normale de quatre cours, inscrite dans les dernières conventions collectives, qui est remise en question – et certainement pas pour la faire diminuer !
Vous êtes invités à comparer cette « offre » de quatre pages à ce qu’est vraiment une convention collective : la convention SPUQ 2003-2007 de 122 pages.
Cette « offre finale » implique que
* nous obtiendrions une augmentation de salaire de 2 %, en sus des 2 % automatiques prévus pour la fonction publique (ce 2 % est une indexation, non pas une augmentation, et encore moins le rattrapage salarial demandé);
* nous n’aurions toujours pas de convention collective;
* pendant 7 mois, nous nous engagerions à faire partie d’un comité qui remettra en cause la tâche (la charge de travail) des professeurs de l’UQAM;
* la convention collective serait négociée dans les trente jours après que le comité ait rendu ses conclusions;
* si les profs et la direction de l’UQAM ne s’entendaient pas avec sur les conclusions du comité, ils pourraient nommer un médiateur —, et ce, sans qu’aucun délai, aucune échéance ne soient spécifiés, dans le texte de l’entente, pour la nomination de ce médiateur;
* pendant tout ce temps, les profs devraient abandonner leur droit de grève.
La direction avait promis un règlement de la convention collective aux profs lorsque la crise financière de l’UQAM serait passée; les profs ont patienté un an et demi et la majeure partie des déficits encourus lors de l’aventure immobilière de l’Îlot Voyageur, entre autres, ont été épongés. La direction a demandé un nouveau délai prétextant que les négociations ne pourraient avoir lieu sans les conclusions de la firme AON. Or les conclusions sont là… et la direction demande à nouveau aux profs d’attendre encore plusieurs mois! Comment, dans ce contexte, pouvons-nous faire confiance à notre direction? Nous attendons toujours une véritable offre.