TORONTO – Les organisateurs du rassemblement « Les gens avant tout! » du 26 juin disent que ce sera probablement la protestation publique la plus importante à l’occasion du Sommet du G20. Elle a été organisée pour permettre aux travailleurs et travailleuses ordinaires de se prononcer dans un contexte sécuritaire dénué de la présence exagérée des forces de sécurité devenue si courante au cours des réunions des chefs d’État des pays les plus puissants du globe.
Prenant la parole au cours d’une conférence de presse donnée près du lieu du Sommet du G20, les présidents du Congrès du travail du Canada et de la Fédération du travail de l’Ontario ont indiqué les raisons pour lesquelles la grande manifestation a été organisée et ont assuré que celle-ci sera à la fois pacifique et sécuritaire. S’est jointe à eux l’Association canadienne des libertés civiles qui a demandé avec le CTC une injonction du tribunal empêchant l’utilisation dangereuse de canons soniques au cours de la manifestation afin de garantir un milieu sécuritaire aux personnes décidant de s’exprimer à l’extérieur de la zone de haute sécurité.
« Les Canadiens et les Canadiennes ont le droit de s’exprimer librement dans des lieux publics de leur propre communauté et de leur propre pays. Nous travaillons depuis des mois avec des organisations locales de Toronto, y compris la police locale, pour créer un milieu sécuritaire dans lequel les gens pourront exprimer leur mécontentement à l’égard des chefs des pays membres du G20 et de leur propre gouvernement », a déclaré Sid Ryan, président de la FTO.
Les organisateurs du rassemblement disent qu’ils savent que plus de trente autobus ont été affrétés par des syndicats locaux et des associations étudiantes afin d’amener à la manifestation des personnes des différentes parties de l’Ontario. Ils signalent que les gens qui veulent venir faire connaître leurs causes se font intimider par la présence excessive des forces de sécurité et les reportages qui présentent des policiers en pleine tenue anti-émeute étalant des armes employées pour réprimer les pirates en haute mer. Les organisateurs ont voulu apaiser les craintes en voyant à ce que leur marche se déroule loin des zones névralgiques pour la sécurité et en s’associant à une demande d’injonction pour empêcher la police d’employer ses nouveaux canons soniques ou DALP.
« Ces armes n’ont jamais été éprouvées ni approuvées pour être employées en Ontario. Tant qu’elles ne l’auront pas été, rien ne nous garantit que la police sait s’en servir dûment et de façon sécuritaire », a déclaré Nathalie Des Rosiers de l’ACLC, qui a demandé l’injonction cette semaine avec l’appui des organisateurs du rassemblement. « Les lois sur les essais et l’homologation sont destinées à nous protéger : on ne peut pas en faire fi simplement parce que des dignitaires étrangers se trouvent en ville. »
Ken Georgetti, président du CTC, dit que la principale raison de la tenue du rassemblement de protestation et de la marche dans les rues de Toronto pendant le Sommet du G20 est d’attirer l’attention sur la façon dont les travailleurs et les travailleuses sont exclus de la reprise économique et laissés en plan.
« Les travailleurs et les travailleuses doivent se prononcer et faire savoir à leurs chefs d’État qu’ils refusent de payer le prix d’une crise financière et d’une récession qu’ils n’ont pas causées. Ce sont des spéculateurs financiers insouciants et des banques d’investissement cupides qui les ont causées. Les gens ont perdu des millions d’emplois et des milliards de dollars d’épargne. Les gouvernements se sont endettés profondément pour apporter une aide, et voici qu’ils veulent que nous payions le prix sous forme d’impôts plus élevés et en nous serrant la ceinture et que les banquiers s’en tirent indemnes », a dit Ken Georgetti, président du CTC.
« Les PDG cupides doivent assumer la responsabilité des dommages causés et payer leur juste part du prix, en commençant par une taxe sur les transactions financières. Les gouvernements ont besoin des revenus qui seraient tirés de pareille taxe pour continuer d’aider le marché du travail à se rétablir et se remettre au travail dans des dossiers critiques tels que ceux du changement climatique, du VIH-sida et de l’écrasante pauvreté qui sévit dans le monde actuellement », a indiqué M. Georgetti.
Le rassemblement et la marche « Les gens avant tout! » auront lieu le samedi 26 juin. La marche commencera à 13 h du côté sud de la pelouse devant Queen’s Park et descendra vers le sud sur University Avenue, tournera vers l’ouest sur Queen Street West et ensuite vers le nord sur Spadina Avenue et se dirigera vers l’est sur College Street jusqu’à une estrade principale sur laquelle la musique et les divertissements locaux se poursuivront.
Article intégral sur le site du Congrès du Travail Canadien