Une fois de plus, le comité de négociation se réunissait le 20 mai avec les représentants de l’UQAM. La rencontre, qui devait durer un peu plus de trois heures, s’est transformée en un échange très succinct d’une heure. En bref, l’administration nous a proposé – selon une formule semblable à celle présentée au SEUQAM – de renvoyer à des comités de travail le traitement des clauses normatives (non-monétaires) de notre cahier de revendications, comités qui deviendraient effectifs seulement une fois la convention signée. Le syndicat a aussitôt exprimé son refus face à une telle proposition, puisque celle-ci équivaudrait à mettre un terme aux négociations en perdant toute garantie que nos revendications puissent éventuellement être acceptées. De ce fait, l’employeur a mis fin à la réunion en arguant qu’il nous fournirait des réponses à nos revendications normatives (les clauses non-monétaires) lors de la rencontre prévue pour le 27 mai.
Que penser de cette nouvelle stratégie? D’une part, il faut se rappeler que jusqu’à maintenant, la direction de l’UQAM avait toujours, par la bouche de son avocate, refusé de se prononcer sur la presque totalité de nos demandes, prétextant qu’elle voulait d’abord connaître l’ensemble de nos revendications avant de pouvoir les juger. D’autre part, elle affirmait aussi être en attente du rapport de la firme-conseil AON sur l’étalonnage des conventions collectives afin d’être en mesure de se prononcer sur les aspects monétaires de la convention. On nous avait bien spécifié que l’employeur se satisferait du statu quo, mais étant de bonne foi, le SÉtuE a continué à présenter, aux représentants de la direction, ses revendications.
Aujourd’hui, nous comprenons que nous sommes à la croisée des chemins alors que deux scénarios découlent de cette dernière réunion. L’UQAM peut continuer à négocier comme il se doit avec le SÉtuE en tenant sérieusement compte de nos demandes, lesquelles lui ont été expliquées longuement, demandes qui tiennent à cœur à nos membres. Évidemment, seule cette voie nous assurerait d’en arriver à un règlement satisfaisant pour les deux parties. Or, les représentants de la direction ont, en quelque sorte, suspendu temporairement la négociation traditionnelle et, malgré la publication du rapport AON la semaine dernière, n’ont toujours pas déposé de propositions quant aux enjeux de nature monétaire ou normative.
Pour ces raisons, le Syndicat se permet de douter de l’intention de la direction de poursuivre harmonieusement les négociations, et ne peut en ce sens qu’en déduire que celle-ci prépare le terrain pour un nouveau conflit de travail à l’UQAM. Si cette hypothèse est envisagée, c’est bien parce que le statu quo n’est pas acceptable pour le SÉtuE. Ne pas améliorer notre convention collective signifie, entre autres, de laisser l’arbitraire régner sur encore bien des facettes de nos conditions de travail, d’avoir des salaires moindres que dans la plupart des autres universités montréalaises et québécoises, de persister dans le non-respect des contrats de travail, mais surtout, cela laisserait présager des relations toujours aussi difficiles avec l’administration et confirmerait leur mépris à l’endroit des employé-e-s étudiant-e-s. Cette attitude n’est, disons-le, pas digne de l’importance du travail que nous accomplissons au sein de l’Université. Le Syndicat ne peut donc qu’espérer que la direction de l’UQAM prenne les bonnes décisions afin de faire rayonner comme il se doit notre institution.