C’est parallèlement à plusieurs universités du Québec que l’UQAM vivra une journée de réflexion sur la gouvernance universitaire le 27 février prochain.
Toutes les unités syndicales de l’université et les associations facultaires collaborent à l’organisation de cet événement. Ils appellent la communauté universitaire à y participer en masse afin de remettre le débat autour des modifications de la gestion universitaire sur la place publique, en plus de se pencher sur les problèmes de financement des universités québécoises.
L’enjeu principal de cette journée se situe autour des projets de loi 107 et 110, présentés à l’Assemblée nationale par la ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne, en octobre dernier. Ces projets visent à modifier les modalités de gestion des établissements postsecondaires. Ils découlent du « Rapport Toulouse » produit par l’Institut sur la gouvernance des organisations privées et publiques (IGOPP) de l’UQAM et dont plusieurs articles sont sujets à controverse. Par exemple, le projet de loi 107 stipule que les deux tiers du conseil d’administration de l’université devront être constitués par des gens de l’extérieur, en comparaison à au moins un quart pour les membres de la communauté.
C’est d’ailleurs, selon le vice-président du Syndicat des employés de l’UQAM (SEUQAM), Luc Dupuy, l’irritant principal. Cela consiste selon lui à octroyer davantage de pouvoir à des gens qui ne sont pas nécessairement en contact avec la réalité sur le campus. « L’UQAM, c’est 50 000 personnes! Et on veut quand même réduire les représentants de la communauté! On comprend mal que Québec veuille nous imposer plus de l’extérieur, surtout lorsque l’on sait qu’ils étaient favorables au projet de l’Ilôt Voyageur… » Le débat du midi opposera notamment le président de l’IGOPP, Yvan Allaire, à des membres de la communauté universitaire défavorables aux recommandations de son rapport. Un débat qui risque, à son avis, de stimuler bien des échanges.
Même si la plupart des unités syndicales de l’UQAM se s’étaient positionnés contre les propositions de l’IGOPP et les projets de loi il y a de cela plusieurs mois, l’idée d’une telle journée de réflexion était sur la table bien avant, explique Marie-Nathalie Martineau, membre du comité organisateur de cet événement et membre du comité exécutif du Syndicat des Étudiant-e-s Employé-e-s. «On s’est donné comme mandat de créer une journée pour et par la communauté de l’UQAM, de s’approprier l’université en quelque sorte. C’est sûr que, au niveau syndical, tout le monde a des intérêts à y défendre. C’est une occasion pour nous de faire front commun sur les enjeux de négociation à l’UQAM et de travailler de concert, au-delà des questions spécifiques qui nous préoccupent ».
Pour Laurence Olivier, coordonnatrice aux affaires externes de l’Association facultaire des étudiants en arts, la date de cette journée de réflexion est le fruit d’un compromis qui arrange plus ou moins les étudiants: c’est un vendredi avant la semaine de relâche. Elle croit cependant qu’il y a un intérêt de leur part à réfléchir et à s’informer sur cette question, même si, dans les faits, la question de la gouvernance universitaire n’a pas été tellement discutée cette session-ci. Elle assure toutefois que la journée est loin d’être partisane : le 27 février vise davantage à montrer les deux aspects de la question. «Ce ne sera pas un débat entre amis où tout le monde partage la même opinion et où ceux qui ne sont pas d’accord sont rejetés. Il va y avoir de la place pour un débat constructif et pertinent. C’est ça le but», explique-t-elle. Cet avis est partagé par le président du SEUQAM qui considère que la journée de réflexion rencontre la mission de la communauté universitaire de créer des espaces de discussion.
La réponse des étudiants sera-t-elle favorable? Marie-Nathalie Martineau est positive quant à l’ampleur que prendra leur participation. Mais pour les étudiants interrogés, la journée d’«étude» votée par le Syndicat des professeurs semble être le seul événement qui se tienne à l’UQAM le 27 février.
Source : http://www.journalimedia.uqam.ca/reflechir-et-rassembler-les-objectifs-de-la-journee-de-reflexion-sur-la-gouvernance-universitaire/