MONTREAL, le 16 juin /CNW Telbec/ – Les organisations syndicales
nationales dans les établissements d’enseignement supérieur affiliées à la CSN
ont vivement réagi au dépôt par la ministre de l’Education, du Loisir et du
Sport (MELS), aujourd’hui, des projets de loi 38 et 44 qui visent à modifier
la gouvernance des universités et des cégeps.
“Mettre sur la table des projets de loi de cette ampleur, à un moment où
les collèges et les universités tournent au ralenti, c’est déjà inacceptable,
a déclaré la vice-présidente de la CSN Denise Boucher, responsable des
dossiers d’éducation. Nous constatons de plus que les projets de loi
comportent fort peu de modifications par rapport à ceux qu’avait annoncés la
ministre l’hiver dernier, et qui avaient déjà été très critiqués.”
Ces projets confirment les appréhensions déjà exprimées, par la CSN comme
par ses trois fédérations directement interpellées, soit la Fédération des
professionnèles (FP), la Fédération des employées et des employés de services
publics (FEESP) et la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants
du Québec (FNEEQ). Toutes trois estiment que les orientations de ces projets
de loi peuvent porter préjudice à la dynamique des établissements
universitaires et collégiaux.
“Appliquer à l’enseignement supérieur des modes de gestion importés du
secteur privé, c’est indéfendable, a déclaré de son côté Jean Trudelle,
président de la FNEEQ. La proximité des enseignantes et des enseignants avec
la mission des universités et des cégeps commande, au contraire, une
participation active des personnels aux processus de décisions. En ce sens, il
faudrait renforcer la collégialité dans la gouverne de l’enseignement
supérieur et non la restreindre sans raison.”
“La représentation par un seul membre du personnel autre que le personnel
enseignant, au conseil d’administration, risque fort de laisser de côté le
personnel de soutien des collèges”, entrevoit par ailleurs Marlène Rae,
présidente du secteur soutien cégeps de la FEESP.
Les changements proposés sont d’autant moins utiles que rien, dans les
modes actuels de gouvernance, ne les justifie. “Les déboires de l’UQAM
constituent un prétexte pour imposer aux établissements universitaires un type
de gouvernance qui s’éloigne de leur culture organisationnelle, affirme Michel
Tremblay, président de la FP. C’est d’autant moins crédible que dans le
dérapage de l’Ilôt Voyageur, ce sont les membres internes qui, mieux informés,
posaient le plus de questions!”
Il est clair, pour les trois fédérations, que toute exclusion d’un groupe
interne de ce forum de gouvernance qu’est le conseil d’administration
constitue un désaveu de leur rôle dans le collège ou l’université. Mais les
projets de lois soulèvent bien d’autres problèmes, notamment l’imposition d’un
modèle unique à des établissements dont la taille est très variable.
La CSN et ses organisations affiliées appellent donc la ministre
Courchesne à revoir sa position et à prêter attention aux commentaires
qu’elles soumettront lors des consultations publiques qui se dérouleront à
l’automne. “Nous espérons que Mme Courchesne saura être à l’écoute de celles
et de ceux qui, quotidiennement, oeuvrent dans les établissements visés et
qu’elle envisagera le retrait de ces projets de loi”, conclut Denise Boucher.
Affiliées à la CSN, qui représente 300 000 salarié-es au Québec, la FP
représente des professeurs-es et des professionnels d’université, la FEESP
représente les deux tiers du personnel de soutien des cégeps et la FNEEQ
représente les trois quarts du personnel enseignant dans les cégeps, la vaste
majorité des chargé-es de cours des universités, les tuteurs et tutrices de la
TELUQ et les auxiliaires d’enseignement de McGill.
Renseignements: France Désaulniers, Conseillère aux communications,
(514) 219-2947 (portable)