(Québec) À quelques heures de l’échéance du 31 mars dans les négociations pour le renouvellement des conventions de travail des employés de l’État, la présidente du Conseil du trésor, Monique Gagnon-Tremblay, a accepté une rencontre d’urgence demandée par le Front commun des secteurs public et parapublic.
La rencontre aura lieu à 19h30, lundi soir, à Québec, entre le Front commun syndical SISP-CSN-FTQ, et, outre Monique Gagnon-Tremblay, le ministre de la Santé, Yves Bolduc, et la ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne, tous trois responsables de la négociation actuelle pour le gouvernement. La FIQ, qui s’est retirée la semaine dernière d’une table sectorielle de négociation, sera aussi présente, représentée au sein du SISP.
Par voie de communiqué, dimanche, Monique Gagnon-Tremblay a expliqué d’abord vouloir trouver des solutions à certaines problématiques très pressantes. «Il faudra toutefois que cette rencontre s’attaque aux priorités. Nous aborderons ce dernier droit avec ouverture, mais conscients de nos responsabilités envers les contribuables et de notre capacité de payer, dans le contexte difficile du retour à l’équilibre budgétaire», prévient la présidente du Conseil du Trésor. D’ailleurs, le gouvernement publie lundi une pleine page de publicité, dans les quotidiens, pour vanter les mérites de ses offres actuelles aux employés de l’État.
«Déjà, si on sort de là avec une compréhension réelle, par le gouvernement, du fait qu’ils ne peuvent pas demander la lune aux employés de l’État, et qu’on devrait commencer par régler deux ou trois problèmes majeurs au lieu de vouloir en classer 132 en même temps, ce sera positif», estime la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau.
Elle soutient que le Front commun reste ouvert à la discussion, mais que les demandes gouvernementales actuelles sont en deçà de la loi spéciale de 2005, qui imposait les conditions salariales et de travail à plus d’un demi-million d’employés de l’État. «C’est pas des farces, on veut aller en bas du statu quo, c’est fort. Ils ne peuvent pas demander l’impossible et ils doivent s’ouvrir aux solutions qu’on a à leur proposer», juge la présidente de la CSN.
«Offres épouvantables»
Même son de cloche du côté de Dominique Verreault, du SISQ. «Les offres sur la table actuellement sont épouvantables, estime Mme Verreault. Mais on ose croire que la rencontre de demain peut changer certaines choses et nous laissons la chance à une vraie négociation», estime celle qui se dit «modérément optimiste». Advenant le cas où l’on atteindrait l’échéance du 31 mars sans règlement négocié, Dominique Verreault mentionne que le Front commun se réunira alors pour décider de la suite des choses, ce qui peut aller de la médiation à des moyens de pression et, ultimement, à la grève légale.
Sans présumer des résultats de la rencontre de lundi soir, le Front commun a tout de même déjà prévu quelques actions de visibilité, tout au long de la journée du 31 mars, dès 5h du matin, dans plusieurs milieux de travail. Les villes de Montréal, Québec, Sherbrooke, Gatineau et Trois-Rivières sont particulièrement ciblées.
Le Front commun réunit tous les grands syndicats des secteurs public et parapublic, soit les organisations regroupées au sein du SISP (CSQ, FIQ, SFPQ, APTS et SPGQ), de la CSN (FSSS, FEESP, FNEEQ et FP) et de la FTQ (SCFP, SQEES, SEPB et UES), ce qui représente plus de 475 000 employés.
Consultez l’article intégral de Josée Guimond de l’édition du mars 2010 sur Cyberpresse.