Qu’est-ce que le SÉtuE ?
Le SÉtuE est une organisation syndicale dynamique qui regroupe plus de 2 500 étudiant-e-s employé-e-s travaillant à l’UQÀM. Ce rassemblement de travailleurs et de travailleuses est particulier puisqu’il fait la preuve que les organisations syndicales peuvent s’adapter aux nouvelles réalités du marché de l’emploi. Le SÉtuE représente une main-d’œuvre à statut précaire, à temps partiel et avec des horaires éclatés. Disséminés un peu partout à l’intérieur de l’UQÀM et effectuant des tâches variées, le syndicalisme a réussi à sortir ses membres de leur isolement et à s’organiser malgré cet atypisme.
Premier renouvellement dans le secteur universitaire
Notre premier contrat de travail est arrivé à échéance le 31 mai 2008. Nous sommes donc le premier syndicat étudiant en milieu universitaire à négocier un second contrat de travail. C’est avec un travail de recherche précis et détaillé que nous avons préparé nos revendications que nous avons adoptées lors de notre assemblée générale du 3 juin 2008. Le processus de négo était dès lors enclenché. L’UQAM a cependant pris beaucoup de temps à répondre à nos demandes de rencontres. Étonnamment, c’est le lendemain de notre AG populeuse du 17 février dernier, où il y avait moyen de pression inscrit à l’ordre du jour, que nous avons reçu des propositions de dates de rencontre…
Une firme patronale à la rescousse !
Nous avons appris récemment que l’UQAM avait donné le mandat de négocier notre convention collective à la firme d’avocats Loranger Marcoux. Rassurons-nous, la firme Loranger Marcoux précise sur son site internet que « notre clientèle apprécie particulièrement notre capacité à intervenir dans des situations de crise ».
Soulignons qu’il est toujours ironique de constater qu’une université n’a pas d’argent pour améliorer les conditions de travail et d’étude de sa communauté, mais trouve toujours les moyens d’embaucher une myriade de firmes externes spécialisées en sécurité, en négociation de convention collective, en vérification comptable, etc.
Nos demandes
Notre convention collective étant la première du secteur universitaire, elle est par défaut imparfaite. Nous avons, tout au long des trois ans de son application, déposé pas moins de 100 griefs. C’est donc en se basant sur ceux-ci que nous sommes en mesure de construire nos demandes syndicales.
Ayant un important retard salarial en comparaison avec les étudiant-e-s employé-e-s de la province et du Canada, il est clair que notre première revendication est l’augmentation de nos salaires. Les dernières conventions signées dans notre secteur prévoient des salaires en moyenne supérieurs de 3$ comparativement à notre échelle salariale.
Il ne faut surtout pas oublier que l’augmentation des frais de scolarité et des frais afférents s’est traduite par la baisse du revenu des étudiant-e-s employé-e-s qui ont littéralement remis leurs augmentations de salaire des deux dernières années dans les coffres de l’UQAM.
De plus, nous demanderons d’établir de véritables descriptions de tâches puisque nous avons réglé plusieurs cas où les correcteurs-trices étaient, dans les faits, engagés en tant que moniteur-trices ou démonstrateurs-trices.
La nouvelle convention devra pallier au manque de transparence lors d’attribution de contrat. Certains départements octroient des contrats d’auxiliaires d’enseignement et les retirent lorsqu’ils reçoivent leur enveloppe budgétaire et qu’ils constatent qu’elle est moins importante que prévu. Dans la même veine, il faut que chaque étudiant travailleur obtienne une copie de son contrat, ce qui est loin d’être le cas actuellement, et puisse signer son formulaire d’adhésion syndicale.
Nous tenterons finalement de faire lever la contrainte d’éligibilité à l’emploi qui ne permet pas d’obtenir un emploi étudiant à partir la 5e année après le premier contrat. Censée être une mesure qui favorise la « diplomation », nous considérons qu’elle n’est rien de moins qu’une discrimination basée sur le statut d’étudiant.