Agir sur les enjeux trans et non binaires à l’UQÀM : continuons le combat!

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Par le Comité trans et non binaire du SÉTUE

En avril dernier, l’évolution de la langue française et les enjeux du genre grammatical ont fait l’objet d’un « débat » [1] dans divers médias québécois. En tant qu’auteurices du petit guide des enjeux LGBTQIA+ [2] dont il a été question dans deux articles de La Presse, nous souhaitons d’abord signifier la pertinence de celui-ci, eu égard aux personnes étudiantes et employées trans et non binaires de l’UQÀM, pour ensuite clarifier quelques éléments qui sont nécessaires à la compréhension des enjeux en question.

Nous sommes un comité de concertation et d’action sur les enjeux trans et non binaires, créé au sein du syndicat des étudiant-e-s employé-e-s (SÉTUE) à l’hiver 2017. Nous travaillons à faire avancer les dossiers pertinents aux questions de diversité de genre à l’UQÀM.

Comme tout comité de travail, nous agissons à plusieurs niveaux: nous tissons des liens avec diverses instances, groupes et services pour faire valoir l’importance de changements institutionnels et pratiques, allant de l’accessibilité sur le campus (toilettes, vestiaires, etc.) à la reconnaissance de nos droits (changement de nom, de mention de sexe, respect et acceptation, etc.); nous travaillons en concertation avec de nombreuses personnes trans et non binaires à l’université, dans nos réseaux et dans nos milieux de vie.

Un outil pour lutter contre le cisgenrisme

Le guide des enjeux LGBTQIA+, produit à majorité par des personnes trans, a pour but la sensibilisation du corps enseignant à ce qui concerne la diversité sexuelle et de genre [3] dans un contexte d’enseignement supérieur francophone. Il présente un état des lieux des conditions de vie et d’étude des personnes trans et non binaires, des suggestions de pratiques pédagogiques, une fiche pratique d’outils de féminisation ou neutralisation de la langue, un glossaire et des références de base. Le guide a entre autres été pensé pour lutter contre le cisgenrisme, présent à l’université comme dans l’ensemble de la société. Le cisgenrisme est un système dans lequel les identités non trans représentent la norme et sont tenues pour acquises. En résultent l’ignorance, les discriminations et les violences (physiques, psychologiques, sexuelles, économiques, etc.) qui touchent les vies des personnes trans et non binaires au premier chef. Dans cette mesure, il permet également aux personnes étudiantes et employées trans et non binaires de l’UQÀM, particulièrement touchées par le cisgenrisme via les formulaires d’embauche, la divulgation de son nom légal, le mégenrage ou coming out forcé par employeur-euse (pour ne donner que ces exemples), de mener ce combat.

Au sujet de la langue, l’utilisation de pronoms neutres (iel, ille, par exemple) ou de termes non conventionnels (auteurice, heureuxe, etc.) témoignent d’une pratique existante, courante pour de nombreuses personnes non binaires, émergente dans d’autres milieux par souci d’inclusion. Le guide est donc un outil réunissant un ensemble de règles déjà en usage. Rappelons que l’utilisation d’un langage neutre au niveau du genre a récemment fait l’objet de recommandations gouvernementales majeures [4].

Un projet féministe d’inclusion et de respect

Si la féminisation de l’écriture est un acte politique au sens plein du terme, c’est qu’elle permet aux femmes ainsi qu’aux personnes trans et non binaires qui ne se reconnaissent pas dans le système binaire du genre de mener une lutte commune : démembrer les habitudes (cis)genristes d’une culture (cis)patriarcale. À la fois grammaticaux et culturels, ces changements nécessitent de questionner des habitudes d’écriture et de langage. La neutralisation de la langue, de même que les néologismes créés et utilisés par les personnes trans et non binaires pour parler d’elles-mêmes font partie intégrante de ce combat : ils s’inscrivent dans la poursuite d’un projet féministe d’inclusion et de respect de toustes dans notre société.

Nous sommes capables collectivement d’une plus grande ouverture à l’évolution de la langue française et aux enjeux de genre au sein de la culture francophone. Que vous soyez professeur-e-s, employeur-euse-s ou étudiant-e-s, nous vous invitons à soutenir les luttes des personnes trans et non binaires en vous informant sur les enjeux qui leurs sont prioritaires et en favorisant leur parole au sein des débats médiatiques : iels en ont l’expertise. L’objectif est de rendre nos vies moins marginalisées, moins précaires et plus joyeuses. Le bien-être des personnes trans et non binaires n’est pas simplement le combat d’une minorité mais celui de l’ensemble de la société. En plus d’apporter un éclairage sur le sujet, le guide est libre d’accès : il n’en tient qu’à vous de le faire circuler !

Pour nous contacter: transnb.setue@gmail.com

[1]http://www.lapresse.ca/actualites/education/201804/17/01-5161450-uqam-les-militants-pour-un-francais-degenre-font-fi-des-critiques.php

[2]https://setue.ca/comite-trans-et-non-binaire-pour-une-universite-plus-inclusive/

[3]http://interligne.co/wp-content/uploads/2014/04/Definitions-diversite-sexuelle-et-de-genre.pdf

[4]https://www.ledevoir.com/politique/canada/523292/ni-monsieur-ni-madame

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