Inquiet des heures effectuées bénévolement par les correctrices et correcteurs, les monitrices et les moniteurs à l’UQAM, le SÉtuE a mené une enquête sur leurs conditions de travail par le biais de questionnaires auprès de ses membres. L’analyse des résultats préliminaires a permis de soulever trois principes qui méritent d’être soulignés, et qui pourraient s’avérer utiles dans votre situation en tant que correctrice ou correcteur, monitrice ou moniteur.
a. Le temps investi à la préparation et le temps investi pour les rencontres liées à la correction ou au monitorat constituent du temps travaillé, et donc du temps rémunéré!
b. Un contrat de correction ou de monitorat ne signifie pas que vous êtes payé-e-s un montant forfaitaire pour l’ensemble des tâches liées à la correction ou au monitorat.
c. Et, finalement, n’hésitez pas à exiger une grille de correction pour effectuer votre travail.
1. D’abord, il est important de savoir que (1) le temps de préparation (lectures préalables, se familiariser avec la matière, assister à un ou des cours, travailler la grille de correction dans les cas où celle-ci n’existe pas ou est incomplète) ainsi que (2) le temps de rencontre avec votre professeur-e (ou chargé-e de cours) constitue du temps travaillé, et donc qui doit être payé. En effet, dans ce dernier cas, en étant à la disposition de l’employeur, vous êtes légalement réputé-e-s être au travail ce qui vous donne droit à un salaire. Dans le premier cas, l’employeur ne peut prétendre qu’il s’agit de connaissances que vous devriez avoir déjà assimilées. Au contraire, l’employeur doit autant rémunérer les périodes de correction que les périodes de formation, dont les heures imposées à des fins de lectures ou autres travaux préparatoires.
2. Par ailleurs, déconstruisons le mythe selon lequel les contrats de correction ou de monitorat constituent des forfaits, c’est-à-dire des ententes où l’employé-e étudiant-e aurait à compléter le travail exigé pour un montant forfaitaire peu importe le nombre d’heures réellement travaillé. En effet, les contrats de correction ou de monitorat que vous signez prévoient une rémunération à un taux horaire. Ainsi, une heure travaillée constitue une heure payée. En tant que salarié-e-s précaires et étudiant-e-s payant des frais de scolarité toujours à la hausse, nous n’avons pas, en plus, à travailler au-delà des heures qui nous sont payées, c’est-à-dire à travailler gratuitement. Cela étant dit, puisque vos contrats ne sont pas des package deals, si vous considérez que le travail exigé nécessite plus d’heures que ce qui est indiqué au contrat, deux options s’offrent à vous : soit que vous refusez de travailler au-delà des heures prévues au contrat, ou soit que vous remplissez le Formulaire de demande de modification d’un contrat d’emploi qui vous permettra peut-être d’obtenir des heures supplémentaires pour terminer le travail.
3. Finalement, n’hésitez pas à exiger une grille de correction de la part de votre professeur-e (ou chargé-e de cours), outil indispensable à la réalisation de votre travail. Celle-ci devrait normalement prévoir les éléments de réponses recherchés ainsi qu’une pondération, et ce, pour l’ensemble des évaluations à corriger. Si une telle grille n’existe pas ou est incomplète, il faut prévoir des heures nécessaires à sa confection, d’où l’importance d’ailleurs de s’entendre au préalable avec votre professeur-e (ou chargé-e de cours) sur les tâches à accomplir et le temps estimé que cela nécessitera,en remplissant le Formulaire d’entente avec son-sa superviseur-e pour les auxiliaires d’enseignement.