Madame la Ministre Courchesne,
Je ne sais s’il faut en imputer la faute à la couverture médiatique, mais depuis le début de la grève des professeurs de l’UQAM jamais je ne vous ai entendu dire que vous vous souciiez des conditions de travail de ces derniers ou même du message qu’ils essaient de faire passer à travers ce conflit. Votre unique préoccupation, semble-t-il, est de «sauver» le trimestre des étudiants. La chose est certes louable, et je souhaite ardemment que la grève, déjà assez dure pour nous, ne leur soit pas davantage préjudiciable. Mais il ne faudrait pas perdre de vue qu’une bonne part des étudiants est elle-même en grève et qu’elle soutient notre cause: ce doit être une indication qu’une telle cause est légitime et qu’elle recoupe nombre de leurs revendications. En mettant le couvercle sur la marmite, comme vous pourriez être tentée de le faire, que ce soit par une loi spéciale ou autrement, vous n’arriveriez qu’à esquiver provisoirement le problème et celui-ci se poserait de nouveau, avec peut-être encore plus d’acuité et de force, l’automne prochain ou dans les années qui viennent. Or l’UQAM a déjà connu suffisamment de déboires depuis le fiasco de l’îlot Voyageur et je crois qu’il est urgent de lui donner, une fois pour toutes, les moyens de surmonter une crise qui perdure.
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