Rue Frontenac : Gouvernance — Étudiants et professeurs manifestent

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Les projets de loi sur la gouvernance des cégeps et des universités de la ministre Courchesne continuent de créer bien des remous. Un demi-millier d’étudiants et de professeurs se sont réunis jeudi devant les bureaux du ministère de l’Éducation de Montréal pour exiger rien de moins que leur retrait.

« Ces projets de loi donnent l’impression qu’en réglant le problème de la gouvernance, les écoles iront automatiquement bien. C’est faux, estime le président de la Fédération québécoise des professeurs d’université, Max Roy. C’est trop vaste et trop uniforme et ça va affecter la dimension académique des établissements, qui ont des missions distinctes et des voies particulières. »

En juin dernier, dans la foulée du scandale financier qui a secoué l’UQAM, la ministre Michelle Courchesne a déposé deux projets de loi sur la gouvernance des universités (projet de loi 38) et des cégeps (projet de loi 44) dont l’objectif est « d’assurer une plus grande indépendance et une plus grande efficacité des conseils d’administration ». Si les projets de loi sont adoptés, les CA des universités devront être composés d’au moins 60 % de membres indépendants et d’au moins 25 % de membres de l’établissement. Au cégep, 11 des 17 membres du CA devront être indépendants.

Durant sa première année de mandat, chaque nouveau membre devrait avoir suivi une formation pour pouvoir exercer adéquatement ses fonctions. Trois comités, soit un comité de gouvernance et d’éthique, un comité de vérification et un comité des ressources humaines, seront mis sur pied dans toutes les écoles d’enseignement postsecondaire.

Opposition massive

Mais la communauté étudiante ne l’entend pas ainsi. Depuis le dépôt des projets de loi, les critiques fusent. Jeudi, ils étaient un peu plus de 500 devant les bureaux de la ministre, rue Fullum, à crier leur mécontentement. Les étudiants du Cégep Marie-Victorain avaient même voté pour la grève pour assister à la rencontre. Plusieurs avaient le visage couvert d’un masque pour symboliser « les dirigeants inconnus élus en cachette » qui pourraient siéger dans les CA.

« La saine gestion des institutions publiques d’enseignement se réalise par le respect des principes d’autonomie, de collégialité et de liberté académique. Rien ne justifie des mesures aussi systématiques [que ces projets de loi] », ont lancé les porte-parole des quelque dix associations (http://quigereleducation.org/) à la foule enthousiaste. Pas question pour eux que des membres des CA viennent d’autres secteurs que celui de l’éducation.

Ils ont demandé en bloc « le retrait des projets, une gestion des institutions d’enseignement supérieur relevant de la responsabilité des communautés collégiales et universitaires et un réinvestissement massif en éducation postsecondaire afin d’assurer la qualité et l’accessibilité de l’éducation au Québec ».

« C’est le manque de financement qui a engendré la situation à l’UQAM, qui a dû se tourner vers le privé pour trouver l’argent nécessaire à ses projets de construction comme l’îlot Voyageur », croit le porte-parole de l’Association pour une solidarité syndicale, Christian Pepin.

« Les dérives du système d’éducation viennent justement de l’extérieur, ajoute la Fédération québécoise des professeurs d’université en donnant l’exemple d’universités qui attribuent des primes à certains cadres.

Le regroupement promet d’autres manifestations si la ministre n’accède pas à ses demandes. Le déroulement de certaines rencontres de conseils d’administration pourrait également être perturbé.

Consultez l’article intégral de Gabrielle Duchaine de l’édition du 2 octobre 2009 de La Rue Frontenac.

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