La direction du Port de Montréal et le syndicat des débardeurs ont conclu, jeudi soir, une entente de principe prévoyant la fin du lock-out pour samedi matin, à 8 h. Le protocole de retour au travail a été signé à 20 h au terme d’une journée d’intenses négociations.
Les débardeurs se sont engagés à mettre fin à leurs moyens de pression, ce qui veut dire qu’ils accepteront désormais de faire les heures supplémentaires qui leur sont proposées. En contrepartie, la direction a promis de réintégrer la centaine de débardeurs qui avaient perdu la garantie de travailler 40 heures par semaine.
L’entente de principe sera soumise à l’approbation des travailleurs lors d’une assemblée générale qui se tiendra vendredi matin, à 10 h. « Nous sommes très confiants que nos membres seront très heureux d’apprendre que le lock-out a été levé », a dit le président du syndicat, Daniel Tremblay.
Il a indiqué que, si l’entente est approuvée par les membres, les négociations entourant la nouvelle convention collective reprendront « intensivement dès lundi ».
« La raison principale, pour nous, c’était le ralentissement de travail qui a carrément défait l’organisation, la schédule des navires. C’était rendu que ce n’était plus possible d’opérer dans ces conditions-là », a expliqué Jean Bédard, de l’Association des employeurs maritimes, au sujet de la décision d’imposer un lock-out.
En milieu de journée jeudi, un conseiller syndical, Michel Murray, avait évoqué une résolution rapide du conflit. Il a expliqué que les deux parties avaient abordé les modalités de retour au travail lors de leur rencontre devant un médiateur.
Il s’agissait de la première séance de négociations depuis l’imposition du lock-out dimanche.
Ottawa s’en mêle
Depuis le début du conflit, des tonnes de marchandises sont bloquées dans le port. Plusieurs entreprises ont d’ailleurs réclamé la levée du lock-out.
Ottawa avait fait savoir que si le conflit ne se réglait pas dans les deux prochains jours, les parties devraient comparaître samedi devant le Conseil canadien des relations industrielles afin d’en venir à une entente. Sans quoi, le Conseil aurait pu imposer une décision.
Lors d’une précédente rencontre devant le médiateur, les deux parties avaient échoué dans leur tentative de s’entendre sur les services essentiels.
Après le Conseil du patronat du Québec, les Manufacturiers et exportateurs du Canada, ainsi que la Fédération des chambres de commerce du Québec ont exprimé leurs inquiétudes quant au blocage du port. Idem du côté syndical où la FTQ a dénoncé un lock-out « irresponsable ».
Tout le conflit repose sur le sort réservé aux débardeurs qui ont peu d’ancienneté. L’Association des employeurs maritimes veut leur retirer la sécurité d’emploi offerte aux plus anciens. Ces derniers sont payés quand ils se mettent en disponibilité pour le travail, même si, dans les faits, ils ne se rendent pas au travail. Une clause jugée inacceptable par l’employeur dans le contexte actuel.
Les 850 débardeurs membres du syndicat des débardeurs sont sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2008.
Consultez l’article intégral paru le 23 juillet sur le site de Radio-Canada.