Quelques perspectives d’avenir à propos du CQSU

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La syndicalisation récente de milliers d’étudiants employés au sein de l’AFPC est un phénomène original dans l’histoire du syndicalisme au Québec. L’arrivée dans notre famille de syndiqués du secteur professionnel doté d’un statut et d’une condition socio-économique différente des étudiants employés, pose le défi emballant de devoir construire une identité de groupe décloisonnée et inclusive. Cette inclusion se fera tout à notre avantage, car nous partageons avec les professionnels des enjeux communs et des revendications communes.

Notre regroupement, le CQSU, s’analyse comme le parachèvement de l’organisation de notre secteur à tous, le secteur universitaire. Il y a, selon nous, deux grands projets auxquels le CQSU devrait s’affairer dans les prochaines années qui constituent, en première instance, sa raison d’être.

1.Mise en commun de nos forces politiques

1.1 Externe (MELS)
Tout d’abord, nous considérons que la simultanéité entre la mise sur pied du CQSU et le dépôt d’un mémoire de groupe sur la loi sur la gouvernance n’est pas fortuite. En effet, notre regroupement plus formel (qui comble donc les lacunes du vétuste FIUSEE, le Forum interuniversitaire des syndicats d’employé-e-s étudiant-e-s) nous permet d’abord de mettre en commun nos forces politiques disséminées sur plusieurs campus partout au Québec. L’organisation de la manifestation du 1er octobre 2009 nous démontre qu’il nous est possible, malgré notre statut de précaire, d’organiser des événements de masse sur des enjeux politiques d’importance. Une section locale seule n’aurait jamais pu obtenir un tel succès.

Notre présence récente à la Table des partenaires (TPU) s’inscrit d’ailleurs dans cette perspective de rassembler nos énergies militantes et les mettre en synergie avec les autres forces vives du milieu syndical et progressiste au Québec. D’ailleurs, bien que nous nous spécialisions sur les enjeux reliés à l’Éducation, la chose qui fera en sorte que le CQSU sera reconnu comme un syndicat progressiste et solidaire est justement le moment où nous sortirons un peu de notre domaine de spécialisation pour s’activer dans d’autres sphères d’action. Notre intérêt à joindre la récente coalition contre la hausse des tarifs s’inscrit, par exemple, dans cette perspective. La menace du gouvernement de mener une large offensive au niveau des hausses de tarifs des services de l’État québécois menace tous les travailleurs, les étudiants et plus largement les citoyens. Les hausses de frais universitaires nous touchent particulièrement, mais les autres hausses doivent être dénoncées tout aussi fortement.
L’intérêt d’apporter un soutien actif à nos collègues du secteur public regroupé au sein du Front commun s’inscrit également dans cette perspective. De plus, alors que le SÉTUE a modulé ses hausses salariales sur les Paramètres des services gouvernementaux (PSG, ce qui signifie les hausses annuelles du secteur public), et que cette pratique pourrait à terme s’élargir au secteur universitaire comme c’est le cas pour les employés de soutient et les chargés de cours, le CQSU a tout intérêt à soutenir de toutes ses forces le Front commun.

1.2 Interne (AFPC)
L’Alliance de la fonction publique du Canada est notre centrale syndicale. L’AFPC nous a tous donné un énorme coup de main pour démarrer nos sections locales ainsi que pour démarrer le CQSU. Étant le premier groupe de nouveaux syndiqués à être regroupé sous forme d’un secteur d’activité sans néanmoins constituer un élément, l’AFPC innove et prend des risques en soutenant notre démarche. Toutefois, l’AFPC ne peut nous subventionner éternellement.

Cela dit, il ne faut pas pour autant que le CQSU se taise et attende patiemment dans son coin des directives du national. Bien au contraire, le siège qui nous est octroyé au conseil québécois est la meilleure opportunité pour nous de démontrer notre savoir-faire et notre dynamisme. D’ailleurs, nous devrons mettre des énergies à moyen terme afin de nous assurer que cela soit entériné par le Congrès de l’AFPC-Québec. Je rajouterais qu’il demeure du travail à faire au sein des instances de l’AFPC pour expliquer notre réalité. Si un fonctionnaire n’est pas libéré après 16h30 car il a théoriquement terminé sa journée de travail, il ne peut en être de même pour nous qui ne connaissons pas le concept de 9 à 5 en milieu universitaire. Cette reconnaissance de notre statut par l’AFPC demeure à parachever dans un avenir proche.
Finalement, quelques mots s’avèrent nécessaires à propos de notre désir de réformer le programme d’éducation de l’Alliance. Le fait que les formations soient offertes sur un cycle de 3 ans est-il approprié? Et le fait qu’elles soient offertes sur une base régionale, plutôt que québécoise? L’approche pédagogique des cours est-elle la bonne? Une réflexion sérieuse demeure à mener sur le sujet et nous souhaitons que la fin du processus de création du CQSU permette de nous dégager du temps et de l’énergie pour ce faire.

2.Mise en commun des solutions à nos problèmes de précaires

2.1 Relations de travail
Au-delà des particularités de chacune de nos conventions collectives, nous vivons tous une situation de travail semblable et nous avons des employeurs qui se parlent et se réseautent. Pour pouvoir prétendre leur présenter un contrepoids effectif, il faut impérativement accentuer nos communications en ce qui a trait à nos relations de travail. Si plusieurs de nos griefs doivent de facto demeurer confidentiels, nous devons tout de même mettre sur pied un système de banque d’information concernant des dossiers réglés (ou en voie d’être réglés). Il nous serait alors beaucoup plus simple de faire fructifier nos petites victoires quotidiennes en les faisant connaître à nos collèges des autres sections locales.
Il y a aussi toutes les grandes questions de relations de travail, tels le financement intégré, le financement de la recherche, l’équité salariale, la santé/sécurité, etc., que nous n’avons pas le temps d’approfondir ici, mais qui méritent certainement d’être étudiées et traitées en commun.

2.2 Organisationnel
Pour ce faire, il faut donc rapidement mettre en place un système électronique de mise en commun de documents. Cette nécessité met en lumière notre autre besoin, celui-là peut-être un peu plus simple, de se partager notre structure communicationnelle envers nos membres. Comment est-ce que chaque section locale fait pour parler à ses membres? A-t-elle accès à une liste de membres? Sinon comment la génère-t-elle?
Quel est l’impact d’un envoi postal à des membres? Quel autre outil de communication/mobilisation utilise-t-on dans nos sections locales?
Toutes ces questions méritent d’être abordées et la solution à ces problèmes qui nous touchent tous doit aussi déborder nos frontières locales.

Conclusion
En conclusion, la construction d’un secteur universitaire fort et solidaire nécessite beaucoup de temps et de dévouement. Cependant, notre choix de démarrer la vie de notre structure avec un petit budget doit être assumé. En d’autres mots, il faudra probablement être plus modeste dans nos ambitions à court terme. Les nombreux projets énumérés ci-haut ne sont pas exhaustifs, bien sûr, mais il faudra user de prudence devant le danger évident de s’éparpiller et de s’épuiser ou de délaisser nos sections locales en tentant d’accomplir des mandats irréalisables. Trop souvent, les militants délaissent leur propre santé pour s’investir dans la lutte pour le bien commun. Cela constitue, à nos yeux, une contradiction importante voire une aliénation destructrice qu’il faut savoir identifier et tenter de résoudre.

Nos moyens financiers sont limités, mais notre volonté est de fer et nous sommes convaincus que nous saurons aller au bout de nos ambitions et que les prochaines générations qui auront à vivre le CQSU pourront partir de ses bases solides pour aller encore plus loin…

L’avenir nous appartient!

Vive le mouvement syndical!

Bilan des activités du CQSU

15 août : congrès
16 août : dépôt de mémoire
22 sept : Audition du mémoire par la commission permanente sur la culture et l’Éducation
2 sept : acception comme membre permanent de la TPU
1er octobre : manifestation contre les lois de gouvernance à Mtl.
22 octobre 2009 : acceptation du CQSU comme membre permanent du Conseil Québecois de l’AFPC
27 octobre 2009, rencontre pour l’établissement d’une coalition contre la hausse des tarifs.
2 réunions du comité (CSL) sur la structure financière.

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