Quel impact aura la grève étudiante sur les étudiant-es employé-es syndiqué-es? 3 cas types

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Cas 1 : Icham, étudiant en géographie, correcteur en géographie.

Durant cette session, Icham est auxiliaire d’enseignement, correcteur plus précisément. Imaginons que l’Assemblée générale de l’Association facultaire étudiante des sciences humaines (AFESH) ait voté la grève à la mi-février, puis l’ait reconduite chaque semaine jusqu’à la fin avril. Icham est donc en grève en tant qu’étudiant, mais il ne l’est pas en tant qu’employé. Toutefois, son travail se trouve sérieusement perturbé par la grève étudiante, ne serait-ce que parce que les étudiantes et étudiants de géographie sont en grève et ne remettent pas de travaux.

Icham a signé un contrat de 75 heures de corrections entre début janvier et fin avril. Or, il n’a travaillé que 12 heures (il devait assister au cours que suivent les étudiantes et étudiants qu’il corrige : 3 heures par semaine, pendant les 4 premières semaines d’avant la grève). Devra-t-il rembourser les 63 heures restantes ? Devra-t-il décaler son contrat pour terminer ces 63 heures en mai ?

Les réponses sont très claires : Icham devra être payé pour 75 heures, même s’il n’a pu en travailler que 12. En effet, pendant la durée du contrat, il était disponible au travail. Il n’y aura donc aucun arrêt dans sa paie. En outre, l’UQAM sera dans l’obligation de créer de nouveaux contrats si la session est prolongée. Si Icham est disponible en mai, il pourra, s’il le souhaite, signer un nouveau contrat. S’il avait prévu faire autre chose (travailler ailleurs, commencer un stage, partir en voyage, etc.), il ne sera pas dans l’obligation de signer un nouveau contrat. C’est d’ailleurs ce qui s’était passé lors de la grève du Syndicat des professeurs et professeures de l’Université du Québec à Montréal (SPUQ).

Cas 2 : Luana, étudiante en gestion, monitrice d’espagnol.

Luana est étudiante en gestion et monitrice d’espagnol. Elle n’est pas en grève, ni en tant qu’étudiante (imaginons que l’École des sciences de la gestion (ESG) n’ait pas voté de grève), ni en tant qu’employée. Toutefois, les étudiantes et étudiants de l’école des langues avec lesquels elle travaille sont en grève (imaginons que l’Association facultaire étudiante des langues et Communication (AFELC) ait reconduit la grève pendant 6 semaines).

Dans son travail, Luana doit tenir une permanence à l’UQAM chaque semaine, le jeudi de 10h à 13h, afin de répondre aux questions des étudiantes et étudiants d’espagnol. Si l’UQAM est bloquée par des piquets de grève, Luana peut considérer que sa sécurité physique serait mise en danger si elle essayait de traverser les piquets de grève. Elle est donc disponible au travail, mais dans l’incapacité de travailler : elle doit compter ces 3 heures par semaine comme des heures travaillées, et l’UQAM les lui paiera.

Si l’UQAM n’est pas bloquée, Luana peut se rendre à sa permanence. Or aucun étudiant ni aucune étudiante ne se présente (puisqu’ils et elles sont en grève). Cela n’aura aucune conséquence sur son salaire : Luana était disponible au travail. Imaginons qu’un étudiant vienne tout de même la voir. Elle doit bien entendu lui répondre. Toutefois, Luana avait pris soin de faire préciser par la professeure qui la supervise que, dans le cadre de son travail de monitrice, elle ne doit pas enseigner de matière qui n’a pas encore été vue en classe : elle peut donc répondre aux questions des étudiants et étudiantes, mais à la condition qu’elles concernent la matière vue en classe dans les semaines précédant la grève.

Il est arrivé quelque chose de similaire à son collègue Jeff, surveillant d’examen, qui s’est présenté pour surveiller un examen pendant la grève : seulement 3 étudiants sur 50 étaient présents. En accord avec les directives de son département, il a annulé l’examen, mais a été payé comme si l’examen avait eu lieu.

Cas 3 : Soazig, étudiante en biologie, assistante de recherche en biologie.

Soazig, étudiante en biologie, a un contrat de recherche. Elle est en grève en tant qu’étudiante (imaginons que l’Association étudiante du secteur des sciences (AESS) ait reconduit la grève pendant 6 semaines), mais non en tant qu’employée. Une partie de son travail peut se faire de chez elle, à partir de ressources internet. Elle doit donc le réaliser comme convenu dans son contrat. En revanche, une autre partie de son travail nécessite qu’elle se déplace à l’UQAM et qu’elle ait accès à son laboratoire, pour surveiller jour après jour la pousse d’une plante.

Or le pavillon PK, dans lequel se trouve son laboratoire, est bloqué pendant une semaine. Elle considère, tout à fait légalement et légitimement, que ce n’est pas sécuritaire de traverser les piquets de grève. Elle ne peut donc réaliser la surveillance de la plante, et doit décaler toutes ses recherches d’une semaine. Elle devra être payée pour les heures où elle était disponible au travail mais où le PK était bloqué. Elle doit compter toutes ces heures et, si nécessaire, elle pourra demander une prolongation de son contrat pour terminer son projet.

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