MONTRÉAL, le 28 oct. /CNW Telbec/ – Le contentieux de la CSN a déposé, cet après-midi devant la Commission des relations du travail, une plainte contre La Presse pour négociation de mauvaise foi et pour ingérence dans les affaires syndicales.
Cette plainte vise, premièrement, l’obtention d’une ordonnance provisoire empêchant la direction du quotidien montréalais de continuer à contourner les représentants des travailleurs en s’adressant directement aux syndiqués. D’autre part, elle cherche également à forcer le dépôt auprès des syndicats ou de leurs mandataires, par les représentants de La Presse, des états financiers de l’entreprise des cinq dernières années ou de tout autre document utile à la vérification de leurs prétentions concernant les difficultés financières, prétentions sur lesquelles repose la hauteur des demandes de l’employeur.
Depuis l’ouverture des négociations entre les syndicats et la direction de La Presse, cette dernière, par la voix de son président, Guy Crevier, ne s’est pas privée pour communiquer directement avec ses employés en cherchant à mettre à mal la crédibilité des représentants syndicaux. À cinq occasions M. Crevier a adressé, par courriel, des messages à l’ensemble des syndiqués de l’entreprise. Les trois premiers laissaient entendre que les représentants syndicaux avaient toutes les preuves en main démontrant les problèmes financiers récurrents que vivrait La Presse, mais qu’ils ne voulaient tout simplement pas en convenir. Dans son quatrième message direct aux employés, Guy Crevier indiquait que la partie patronale avait rompu le huis clos des négociations et rappelait l’urgence d’en arriver à une entente avant le 1er décembre, date qu’il avait lui-même fixé pour conclure une entente afin d’éviter la suspension des activités de La Presse et de Cyberpresse. Le dernier courriel, en date de lundi soir, contient l’offre dite finale et globale de l’employeur. Cette offre n’a pourtant jamais été déposée formellement auprès des représentants syndicaux.
Par ailleurs, l’importance pour les syndiqués d’obtenir les données financières des dernières années est facilement compréhensible compte tenu de la teneur colossale et historique des concessions qu’exige d’eux l’employeur. Or ce que les représentants patronaux ont consenti à dévoiler jusqu’ici est jugé beaucoup trop partiel pour être convaincant. C’est pourquoi le contentieux de la CSN cherche par le dépôt de cette plainte pour négociation de mauvaise foi à forcer l’employeur à plus de transparence.
La CSN représente à La Presse : le Syndicat des travailleurs de l’information de La Presse et de Cyberpresse (STIP), le Syndicat des employés de bureau de journaux (SEBJ), le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Centre de l’informatique de La Presse (STTI), le Syndicat de l’industrie du journal du Québec (Distribution) (SIJQ), soit plus de 500 des quelque 650 employés syndiqués.
La présentation d’ordonnance provisoire sera entendue par la commission le deux novembre à 14 heures.