Encore une fois, le gouvernement conservateur a démontré clairement où il logeait : chez les patrons. Avant même le déclenchement d’un conflit de travail, la ministre du travail a déposé un projet de loi spéciale forçant le retour au travail. Invoquant les effets économiques qu’aurait un arrêt de travail (ce qui est, rappelons-le, l’objectif d’une grève) le gouvernement permet à Air Canada de négocier à la baisse les conditions de travail de ses employé-e-s puisqu’il retire au syndicat tout pouvoir de négociation. Les travailleurs et travailleuses ont déjà, dans les dernières années, accepté des réductions de salaire de l’ordre de 20% pour permettre à l’entreprise de se remettre à faire des profits. Cette loi spéciale est non seulement une nouvelle attaque contre le droit de grève et d’association mais ressemble à une conscription pour le travail obligatoire. Depuis quand est-on obligé-e de travailler sous peine d’amendes de plusieurs milliers de dollars? Après un sort semblable infligé aux employé-e-s des Postes et une autre partie de ceux et celles d’Air Canada l’an dernier, le SÉTUE est outré de l’attitude arrogante et anti-sociale du gouvernement Harper. Nous avons donc tenu à exprimer notre solidarité avec les travailleurs et travailleuses d’Air Canada par le biais de cette motion d’appui :
ATTENDU l’adoption par le gouvernement conservateur de la loi spéciale empêchant toute grève par les employé-es d’Air Canada;
ATTENDU que par cette loi spéciale, le gouvernement porte atteinte au droit de libre association et au droit de tout-e travailleuse/travailleur à la négociation, notamment par l’imposition d’un arbitre qui décidera seul des conditions de travail des travailleuses et travailleurs d’Air Canada;
ATTENDU que les travailleuses et les travailleurs d’Air Canada ont fait des concessions importantes sur leurs conditions de travail depuis 10 ans, notamment en 2003 lorsque la compagnie s’est placée sous la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies et notamment en 2009 lorsque les travailleuses et travailleurs ont permis à Air Canada de différer ses contributions au régime de retraite jusqu’en 2014;
ATTENDU que les travailleuses et les travailleurs d’Air Canada avaient rejeté l’entente de principe et adopté un mandat de grève;
ATTENDU que la direction d’Air Canada, malgré les concessions de ses employé-es, n’a pas renoncé à ses bonis, primes et hauts salaires;
Que le SÉTUE
BLÂME le gouvernement conservateur pour le non-respect flagrant du droit fondamental à l’association et à la négociation et l’adoption de cette loi spéciale;
BLÂME le gouvernement conservateur pour son incompétence à assurer les droits fondamentaux de libre association et de négociation;
DEMANDE la démission du gouvernement pour ne pas avoir respecté, de manière répétée, le droit des travailleuses et des travailleurs à la libre association et à la négociation, notamment dans le cas des travailleuses et travailleurs des postes et de l’automobile;
APPUIE les travailleuses et travailleurs d’Air Canada dans leur conflit de travail avec la direction de l’entreprise;
APPUIE l’Association internationale des machinistes et des travailleurs et travailleuses de l’aérospatiale (AIMTA-FTQ).