Comment faire confiance à un employeur qui tripote la convention collective et qui change les règles du jeu à sa guise?
Une rencontre paritaire en organisation du travail s’est tenue le vendredi 20 mai, mais elle a été de très courte durée. D’entrée de jeu, le Syndicat a annoncé à la partie patronale que la confiance nécessaire aux discussions en organisation du travail n’était plus au rendez-vous. Puis, les représentantes et représentants syndicaux ont quitté en bloc la rencontre.
Plusieurs dossiers posent problème entre les parties patronale et syndicale ces derniers temps, mais la goutte qui a fait déborder le vase est l’annulation d’un affichage de poste qui aurait dû être pourvu conformément à la convention collective. Voici les faits.
L’Université affiche un poste du groupe Bureau: agente, agent de service à la clientèle à la division Aide financière des Services à la vie étudiante.
La salariée retenue est une employée à statut particulier qui peut enfin obtenir un premier poste régulier et ainsi obtenir la sécurité d’emploi et de revenu. Comme prévu, elle se présente à une rencontre d’information afin que la gestionnaire lui fournisse des détails sur les tâches qui l’attendent. La salariée pourra alors décider si elle accepte ou non le poste.
Lors de la rencontre, la gestionnaire explique qu’il y aura beaucoup de choses à apprendre pour effectuer le travail. Cela n’effraie pas la salariée qui est prête à consacrer l’énergie nécessaire.
La gestionnaire en remet en disant qu’à cause des nombreux apprentissages liés à la tâche, la période de probation sera de 7 ou 8 mois, ce qui viole effrontément la convention collective qui prévoit plutôt 4 mois. La salariée tient bon malgré tout.
Face à la détermination de la salariée, la gestionnaire pousse l’intimidation encore plus loin en disant qu’elle ne comprend pas que la salariée veuille accepter le poste puisque le candidat suivant en ancienneté a déjà fait le travail et qu’il est le candidat idéal!
Voilà! Le chat est sorti du sac. La gestionnaire veut à tout prix décourager la salariée à qui le poste revient de droit pour l’octroyer à une autre personne qu’elle préfère.
Malgré le harcèlement odieux dont elle est victime et l’angoisse que cela lui cause, la salariée annonce qu’elle accepte le poste. C’est un geste courageux et le Syndicat l’appuie dans sa démarche.
Le Service des ressources humaines se fait complice du viol de la convention collective
Dans la foulée de la décision de la salariée, le Syndicat effectue des représentations auprès de l’employeur pour qu’il confirme l’octroi du poste à la salariée. De plus, il dénonce le comportement de la gestionnaire.
Alors que les jours passent et que le supplice de la salariée se prolonge, le Service des ressources humaines dit qu’il est à la recherche d’une solution. Celle-ci serait pourtant simple: respecter la convention collective et confirmer à la salariée qu’elle a le poste!
Après une semaine complète, le Service des ressources humaines dévoile enfin sa solution: il ANNULE l’affichage!
Le message que l’Université envoie à ses employées et employés est on ne peut plus clair: s’il faut, pour répondre aux attentes des gestionnaires, violer la convention collective et refuser à une employée à statut particulier la sécurité d’emploi et de revenu que lui aurait enfin procurée son premier poste, alors l’Université le fera!
Monsieur le recteur, nous vous reposons la question du début: Allez-vous tolérer longtemps que l’on bafoue les droits du personnel de soutien?
Par Michel Bolduc
Source: SEUQAM