Les étudiants universitaires auront à l’œil la ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne. Ils veulent s’assurer qu’elle ne détourne pas les 35 M$ supplémentaires obtenus en compensation au programme canadien de bourses pour les consacrer à autre chose qu’à l’aide financière.
«La ministre Courchesne refuse de s’engager à bonifier les bourses, dans le cadre de l’aide financière aux études, pour un montant équivalent», a dénoncé jeudi après-midi le président de la Fédération étudiante universitaire du Québec, Jean Grégoire, lors d’une manifestation organisée à Montréal, devant le bureau du premier ministre Jean Charest.
La semaine dernière, le gouvernement fédéral a annoncé que 115 M$ étaient transférés à Québec «afin d’aider la province à défrayer ses dépenses liées à l’aide financière aux étudiants pour l’année scolaire 2008-2009». Habituellement, le gouvernement québécois recevait environ 80 M$ par année de la défunte Fondation canadienne des bourses du millénaire.
«Ce qu’on craint, c’est que le gouvernement se retire du programme d’aide financière pour un montant équivalent à 35 M$», a indiqué M. Grégoire. Environ 60 000 étudiants québécois ont recours au programme d’aide financière.
Hausse plus importante des droits de scolarité?
Le député du Parti québécois Yves-François Blanchet a bravé le froid pour soutenir les étudiants universitaires. Selon lui, une discussion ouverte doit être lancée pour trouver une solution globale aux problèmes posés par le sous-financement des universités, l’aide financière déficiente et les hausses des droits de scolarité.
Jeudi, le quotidien La Presse rapportait que la ministre Courchesne envisage de hausser les droits de scolarité davantage que prévu. Elle croit qu’il existe un consensus, qui exclut les étudiants, autour de cette idée. «Parler de consensus sans les étudiants alors qu’ils sont les principaux intéressés, ça a quelque chose de profondément insultant», a dit M. Blanchet.
La Fédération des femmes du Québec, le Front populaire pour le réaménagement urbain, l’Association pour une solidarité syndicale étudiante et la Fédération nationale des enseignants et enseignantes du Québec ont entre autres été scandalisés par le projet de la ministre.
Consultez l’article intégral de Marie-Ève Shaffer de l’édition du 12 février du Métro.