MONTRÉAL, le 19 mai /CNW Telbec/ – Depuis maintenant quelques mois, la soi-disant exubérance du régime de pension des fonctionnaires fédéraux est un leitmotiv dont ne semblent pas se fatiguer les regroupements d’employeurs. Craignant que l’ensemble des salariés soient tentés de négocier des conditions de retraites décentes, ils préfèrent retirer aux fonctionnaires fédéraux un régime durement gagné et chèrement payé et laisser leurs propres employés sous le seuil de pauvreté la retraite venue.
Ce matin, c’est au tour de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) d’y ajouter son grain de sel. L’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) les remercie de l’opportunité qu’ils nous donnent de rétablir les faits quant au régime de pension des fonctionnaires fédéraux.
Premièrement, la contribution des employés de l’État dans leur régime de retraite est tout à fait appropriée. Il faut noter qu’avant 1999, la contribution des employés représentait environ 40% et celle de l’employeur 60%. C’est à ce moment que le gouvernement a rajusté le taux de contribution à 35%-65% pour compenser le fait qu’il retirait le surplus de 36G$ du régime de retraite et qu’il s’en servait pour payer les dépenses de l’État. Ce geste aurait été illégal dans tout régime de retraite du secteur privé. Il faut aussi mentionner que le taux de contribution des fonctionnaires est présentement en augmentation et se rétablira à 40% vers 2012-2013, un standard dans les fonds de retraite au Canada.
Deuxièmement, la viabilité du régime de retraite des fonctionnaires fédéraux n’est pas mise en doute. Le dernier rapport de l’actuaire en chef du Canada, déposé au Parlement en novembre 2009, montre que le régime de pension de la fonction publique fédérale est financé adéquatement et qu’il affiche un surplus, entre autres en raison de la grande contribution des salariés.
“Il est faux de dire que les Canadiens paient aux fonctionnaires une retraite indue. Les employés sont les principaux cotisants à leur régime de retraite. Ils paient dans leur régime plus de 0,10$ pour chaque dollar gagné. Ils paient également dans le Régime de pension du Canada (RPC) et dans le Régime des rentes du Québec (RRQ) alors qu’à partir de l’âge de 65 ans, ils n’en bénéficieront pas. En effet, ces rentes sont déduites du montant de leur pension. Ils paient donc dans deux régimes et n’en retirent qu’un.” de dire Jérôme Turcq, Vice-président exécutif régional de l’Alliance de la Fonction publique du Canada.
Les fonctionnaires fédéraux se sont battus pour obtenir un régime d’épargne pour la retraite décente. Ils ne le volent pas à personne, ils le paient chaque quinzaine. Les consultations menées par le gouvernement fédéral sur les régimes de retraites devraient être un moment privilégié pour réfléchir sur les moyens à prendre afin d’assurer à tous les Canadiens une retraite dans la dignité. Actuellement, les seules rentes du RPC et du RRQ laissent les retraités sous le seuil de pauvreté. Pour la FCEI, un monde où les entrepreneurs sont les seuls à pouvoir se payer une retraite au soleil et où tous les salariés sont sous le seuil de pauvreté semble être la solution. Nous croyons que nous pouvons faire mieux.
Nous proposons :
– Une augmentation des prestations du RRQ et du RPC financée par une
augmentation des cotisations des travailleurs et des employeurs
– La majoration du Supplément de revenu garanti et des prestations de la
Sécurité de la vieillesse
– La création d’un fonds national d’assurance pour les régimes de pension
du secteur privé
“Toutes ces mesures n’augmentent en rien les conditions de retraite des fonctionnaires fédéraux, bien au contraire. En majorant les cotisations au RRQ et au RPC, ils se trouvent à payer davantage dans un régime auquel ils n’auront pas droit. Nous sommes cependant solidaires des salariés dépourvus de fonds de retraite.” a déclaré M. Turcq.
Si le bien-être des futurs retraités est réellement la préoccupation première de la FCEI, elle devrait chercher à augmenter les ressources disponibles pour ces personnes au moment de prendre leur retraite plutôt que de tendre à retirer aux fonctionnaires fédéraux un régime qu’ils ont choisi de se payer et dans lequel ils contribuent fortement.