Un formulaire à remplir en version papier … à chacun de vos contrats ! Pourquoi une procédure aussi lourde ? Comme on entend souvent cette question au SÉtuE … voilà une réponse, avec en prime, une brève explication du fonctionnement du syndicalisme au Québec ! Vous retrouverez également ces quelques paragraphes dans la Foire aux Questions !
La « formule Rand » : Au Québec, on ne se syndique pas sur une base individuelle (comme en France par exemple) : pour qu’un syndicat puisse être reconnu (« accrédité ») dans un milieu de travail, il doit avoir fait signer des adhésions à la moitié des employé-es de ce milieu de travail. Dès que la moitié (plus une personne) des employé-es ont décidé de devenir membre, l’ensemble du milieu de travail est syndiqué avec le même syndicat : c’est ce qu’on appelle la « formule Rand » du nom du juge qui codifia cette pratique à la suite d’une grève dans les usines Ford en Ontario en 1946. Cette « sécurité syndicale » a bien sûr des avantages pour le syndicat majoritaire (notamment dans l’établissement d’un rapport de force dans la négociation de la convention collective et d’une solidarité interne), mais aussi des inconvénients (en échange de cette sécurité, les syndicats se sont vus restreindre leur droit de grève aux périodes de négociation collective; cela tend à dépolitiser les syndicats qui doivent représenter tous leurs membres; il est plus difficile de changer de syndicat, etc.).
L’atelier fermé : Selon la convention collective du SÉtuE, cette formule Rand prend la forme de « l’atelier fermé », c’est-à-dire que l’adhésion au SÉtuE constitue une condition d’embauche et de maintien en emploi. La cotisation syndicale, dont le montant est fixé par l’Assemblée générale du SÉtuE, est directement prélevée par l’UQAM. En outre, c’est à l’UQAM de s’assurer que cette adhésion est réelle en faisant signer à chaque contrat un Formulaire d’adhésion syndicale (FAS) aux étudiant-es employé-es.
Pourquoi signer ? Si l’UQAM ne respectait pas cet engagement et que conséquemment la plupart des étudiant-es employé-es de l’UQAM n’avait pas signé de formulaire d’adhésion syndicale … ce serait tout simplement l’existence même du SÉtuE qui serait menacé et avec elle, l’ensemble de la convention collective qui fixe les salaires et les droits des étudiant-es employé-es. Si l’UQAM ne faisait pas signer les FAS, les périodes de négociations de convention collective pourraient être sous la menace constante de se voir interrompues par une demande de vérification de la représentativité du SÉtuE de la part de l’UQAM !! Bref, voilà pourquoi, à chacun de vos contrats d’étudiant-es employé-es, vous devez signer un Formulaire d’adhésion syndicale en version papier.
Auxiliaires de recherche : La majorité des auxiliaires de recherche ne signe toujours pas de Formulaire d’adhésion syndicale : si c’est votre cas, signalez-le nous, dites-le à vos superviseur-es directs, signez-le et demandez à votre département de nous l’envoyer ! Vous pouvez l’imprimer ici.
Auxiliaires d’enseignement : L’UQAM a mis en place une nouvelle plate-forme d’embauche électronique qui comporte une signature électronique automatique des Formulaires d’adhésion syndicale. Bien que le SÉtuE se réjouisse d’une telle initiative, elle est toutefois prématurée. En effet, la Commission des Normes du Travail n’a encore jamais officiellement reconnu comme valide une signature électronique pour un FAS ! Des procédures devraient commencer prochainement afin de déterminer si ces signatures sont valides ou non … d’ici là, continuez d’exiger de signer des FAS en version papier et de nous les envoyer ! Vous pouvez l’imprimer ici.