Pourquoi poursuivons-nous la grève?
Le mardi 15 décembre, le comité de négociation du Syndicat des employé-e-s étudiant-e-s (SÉTUE) a signé une entente de principe avec l’UQAM. Afin de discuter et se positionner sur celle-ci, les membres du SÉTUE se sont réunis en assemblée générale le lundi 21 décembre. Ils ont décidé à 79% de rejeter l’entente de principe et de poursuivre la grève. Rappelons que le SÉTUE est sans convention collective depuis près de deux ans et est en grève illimitée depuis le 7 décembre.
Après avoir appris la décision des membres, la partie patronale a rapidement convié le comité de négociation du SÉTUE pour une rencontre le 7 janvier prochain, qui se fera en présence d’un conciliateur.
Pourquoi l’offre a-t-elle été rejetée?
Premièrement, plusieurs membres ont relevé-e-s que l’entente de principe proposait des augmentations salariales ridicules qui ne suivaient ni l’inflation ni l’augmentation du coût de la vie. Plus dramatique encore, les membres à la maîtrise et au doctorat qui font un travail non-spécialisé s’exposent à des pertes de revenus de 23% à 30%. Pour illustrer l’impact d’une telle baisse, une étudiante au doctorat affirmait que son salaire annuel passerait de 14 000$ à 10 000$, et ce, pour les mêmes tâches et le même nombre d’heures de travail.De plus, les membres ont manifesté leur insatisfaction envers le patronat, qui a refusé de satisfaire notre revendication d’un plancher minimal d’heures. Il y a quelques années, les étudiant-e-s employé-e-s ont bénéficié-e-s d’une augmentation salariale, mais en revanche, l’administration a non seulement diminué le nombre de contrats attribués mais a également diminué le nombre d’heures de ceux-ci. Il y a donc de moins en moins d’argent à la disposition des départements et des facultés pour engager du personnel étudiant que ce soit pour la correction, la recherche ou le monitorat. Évidemment, cela nuit aux services aux étudiant-e-s et à nos conditions de travail.Pour plus de détails, consultez le tableau suivant qui chiffre l’impact salarial qu’aurait eu l’adoption de cette entente de principe comparativement à nos salaires actuels :
Proposition patronale |
Impact salarial($) |
Impact salarial(%) |
Auxiliaires d’enseignement
et de recherche |
1e cycle |
16,00 $ |
2,16 $ |
15,84% |
2e cycle |
20,94 $ |
0,20 $ |
1,45% |
3e cycle |
23,00 $ |
0,29 $ |
1,28% |
|
Surveillance d’examen |
Taux unique |
16,00 $ |
2,16 |
15,84% |
|
Assistance au soutien
logistique |
Taux unique |
16,00 $ |
0,55 $ |
3,56% |
|
Assistance
au soutien académique |
Taux unique |
16,00 $ |
2,16 $ |
15,84% |
-4,64 $ |
-22,48% |
-6,71 $ |
-29,55% |
La grève, qu’est-ce que ça signifie?
En bref, cela signifie que les auxiliaires d’enseignement, les auxiliaires de recherches ainsi que les employé-e-s étudiant-e-s effectuant des tâches non académiques cessent toutes activités rémunérées. Du même coup, les salaires normalement versés pendant la durée de la grève sont suspendus par le patronat. En d’autres mots, vous n’effectuerez pas de travail pour l’UQAM et aucun salaire ne sera perçu.Pour pallier cette privation de salaire, notre syndicat national, l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC-Québec), offre une indemnité de 53$ par jour aux membres du SÉTUE qui effectuent minimalement 4 heures d’activités syndicales par jour. Prenez note que même si vous n’êtes pas actuellement employé-e par l’UQAM, vous pouvez tout de même en bénéficier puisque vous demeurez membre du syndicat jusqu’à un an après la fin de votre dernier contrat de travail. Pour vous procurer cette indemnité, il faut tout simplement vous identifier en signant les feuilles de présence au local de grève du SÉTUE (1617, rue St-Denis).
La mobilisation se poursuit au retour des fêtes!
L’entente de principe proposée par l’employeur illustre bien le mépris qu’il a envers les employé-e-s étudiant-e-s. Non seulement il refuse de satisfaire nos revendications prioritaires, mais va même jusqu’à nous offrir un recul de nos conditions de travail. Face à l’arrogance de l’administration de notre université, nous devons rester mobilisé-e-s.
La période des fêtes est un moment crucial dans la grève du SÉTUE. Notre refus de corriger et de remettre les notes aura des impacts concrets sur le fonctionnement de l’université. Si nous restons fort-e-s et solidaires, le patronat n’aura d’autre choix que de reconnaître que sans nous, l’université ne peut pas suivre son cours normal. Maintenons la pression jusqu’à la signature d’une entente décente.
Pour ceux et celles qui aimeraient participer aux activités syndicales dans les prochains jours, vous pouvez vous rendre au local de grève (1617, rue Saint-Denis). Pour ce faire, consultez l’horaire des fêtes ci-dessous:- 23 décembre : 11h00 à 15h00
– 24 au 27 décembre : Fermé
– 28 au 30 décembre : 11h00 à 15h00
– 31 décembre au 2 janvier : Fermé
– 4 janvier : horaire habituel
Le retour aux lignes de piquetage se fera le 7 janvier prochain. Pour l’occasion, un rassemblement aura aussi lieu.La prochaine assemblée générale aura lieu le 8 janvier. Nous vous ferons parvenir tous les détails pour ces événements sous peu.
Nous vous invitons à suivre notre page Facebook (recherchez SÉTUE-UQAM) et à consulter notre site web (setue.ca) afin de prendre connaissance des avancées de la grève et des négociations, mais aussi pour noter les dates importantes d’activités syndicales et d’assemblées à votre agenda!
Entente de principe
Nous vous présentons ici les principaux points de l’entente qui a été proposée à l’assemblée générale. Entente qui, rappelons-le, a été rejetée par les membres.
Cliquez ici pour consulter l’entente intégrale.
Au sujet de nos 6 revendications principales :
-
Établir un minimum d’heures de contrats devant être offerts à chaque session pour l’ensemble des départements parce que l’administration ne cesse de diminuer l’offre de contrats, nuisant ainsi tant aux services aux étudiant-e-s qu’à nos conditions de travail; (non obtenu)
-
Réduire l’écart salarial entre les étudiant-e-s du premier cycle et ceux des cycles supérieurs; (le salaire du premier cycle passera de 13,84 $ à 16 $ soit une hausse de 2,16 $/h )
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Obtenir des délais plus longs pour déposer un grief lorsqu’il y a infraction à la convention collective; (le délai de grief passe de 45 jours à 45 jours ouvrables)
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Signer des contrats de protection de la propriété intellectuelle pour que le travail des auxiliaires de recherche soit reconnu; (une copie de la politique de l’UQAM sur la propriété intellectuelle sera jointe aux contrat des auxiliaires de recherche)
-
Abolir la distinction entre tâches spécialisées et non spécialisées qui confine les tâches non académiques aux petits salaires ; (non obtenu)
-
Obtenir une plus grande transparence dans l’attribution des contrats et une meilleure diffusion de leur affichage. (un comité se penchera sur la question)
Taux horaire :
Voir le tableau ci-dessus.
Globalement, une hausse d’environ 1 % par année est à prévoir. Elle est toutefois dépendante des négociations du Front commun de la fonction publique.
Contrairement aux revendications du SÉTUE, les membres au baccalauréat en éducation seront rémunérés au taux du 1er cycle pendant leur 4e année au baccalauréat. De même, les membres au doctorat en sémiologie et en psychologie seront rémunérés au taux du 2e cycle pour les deux premières années de leur doctorat.
Rétroaction
Une enveloppe de 200 000 $ de rétroaction sera divisée entre les membres (près de 2000 aux dernières listes).
Congé de maternité
Pour qu’une étudiante salariée obtienne un congé de maternité, elle devra avoir travaillé au moins 225 heures (auparavant, c’était 300 heures). Elle pourra recevoir une indemnité salariale partielle pendant les 12 premières semaines de son congé de maternité (auparavant, seulement les 8 premières semaines étaient indemnisées).
Communications
Nous obtiendrons les listes des courriels étudiants des membres dans l’espoir d’améliorer les communications du SÉTUE avec eux et elles.