Une rencontre de négociation décisive a eu lieu aujourd’hui. Comme aucune avancée significative n’a été proposée par le patronat, l’assemblée générale du SÉTUE a voté à forte majorité en faveur du déclenchement d’une grève dès lundi prochain, soit le 7 décembre.
Le travail des auxiliaires d’enseignement et de recherche à l’UQAM est en général invisible. Nous corrigeons pour les professeur-e-s et les chargé-e-s de cours. Nous faisons leur travail de recherche qu’elles et ils n’ont pas le temps ou l’envie d’effectuer. Nous gérons les stationnements et les salles de théâtre. Nous donnons les ateliers et offrons les monitorats qui font souvent la différence entre la réussite et l’échec pour beaucoup d’étudiant-e-s. Pourtant, notre travail est très peu considéré. On voit notre ouvrage comme une «jobine». Lorsqu’on nous attribue un contrat, on nous fait comprendre qu’il s’agit d’une faveur, d’un privilège. Nous sommes employé-e-s étudiant-e-s et nous serons en grève dès lundi prochain, soit le 7 décembre.
Lundi prochain, première journée de grève, le SÉTUE vous invite à venir participer à des lignes de piquetage qui auront lieu tout au long de la journée. Rendez-vous dès 8h à la Place du Pasteur.
Questions-réponses sur la grève du 7 décembre prochain
Suis-je membre du SÉTUE?
Si vous êtes étudiant-e à l’UQAM ET salarié-e par l’UQAM dans le cadre d’un emploi réservé aux étudiant-e-s, vous êtes membres du SÉTUE.
En cas de grève est-ce que je dois/peux continuer à travailler?
Non. L’employeur ne peut pas demander à ce que vous accomplissiez la moindre prestation de travail.
Et la loi anti-briseurs de grève? (loi anti-scab)
Des mesures pénales peuvent être prises envers l’employeur ainsi qu’à l’endroit des briseurs de grève puisque la La loi sur les briseurs de grève prévoit que «personne à part les cadres de l’établissement ne peut remplir vos fonctions ou celles des autres salariés en conflit. De plus, à moins d’une entente avec le syndicat, il vous est interdit de remplir vos fonctions et il serait également interdit à l’employeur d’utiliser vos services.» (art. 109.1).
Est-ce que je serai rémunéré-e pendant la durée de la grève?
Lorsque nous sommes en grève, nous refusons collectivement de travailler et, par conséquent, nous ne recevons pas de salaire pour la durée de la grève. Afin de ne pas trop précariser les membre, notre syndicat, l’AFPC, offre 53$/ jour en compensation aux membres grévistes qui participeront à 4 heures de piquetage ou autres activités syndicales. Cette indemnisation est possible après que le syndicat ait été en grève 3 jours et plus et sera rétroactive.
Que faire si mon ou ma superviseur-e (professeur-e ou chargé-e de cours) me demande de travailler ou si j’ai connaissance qu’un-e collègue travaille malgré la grève?
Nous vous invitons à communiquer directement avec votre syndicat qui fera le suivi nécessaire. Vous n’avez pas à faire face seul-e à une situation aussi délicate. Notre force, c’est d’agir ensemble. Téléphonez au (514) 987-3000 #3234 courriel: permanence.setue@gmail.com
Peut-on traverser une ligne de piquetage?
Pour une question de solidarité, il est préférable de ne pas traverser les lignes de piquetage du syndicat.
Que se passera-t-il après la grève? Devrais-je reprendre tout le travail?
1) Si votre contrat est terminé, vous n’avez pas à poursuivre le travail. Si votre superviseur-e vous propose un nouveau contrat, avec une nouvelle paie (probablement les heures qui ne vous ont pas été payées pendant la grève,) vous êtes libre ou non de l’accepter.
2) Si votre contrat n’est pas terminé, vous devez accomplir le nombre d’heures pour lesquelles vous avez été rémunéré-e-s. Ainsi, si vous avez été payé-e-s 100 heures, mais n’en avez effectué que 50 avant la grève, vous devrez en travailler 50 et soustraire celles qui n’auront pas été payées pendant la grève. Bien entendu, pour ce faire, vous devrez établir un calendrier réaliste de correction avec votre superviseur-e. N’hésitez pas à contacter le syndicat si vous ne parvenez pas à un accord satisfaisant. Encore une fois, vous n’avez pas à affronter cela seul-e-s.
Est-ce que l’employeur peut faire des sanctions ou des mesures disciplinaires envers des employé.e.s suite à la grève?
Non. À la fin d’une grève ou d’un lock-out, toute personne salariée qui a fait grève ou a été lock-outée a le droit de recouvrer son emploi de préférence à toute autre personne, à moins que l’employeur ait une cause juste et suffisante, dont la preuve lui incombe, de ne pas rappeler cette personne salariée.
Une mésentente entre l’employeur et l’association accréditée relative au non rappel au travail d’une personne salariée qui a fait grève ou qui a été lock-outée doit être déférée à l’arbitre comme s’il s’agissait d’un grief dans les six mois de la date où la personne salariée aurait dû recouvrer son emploi.
Quelles sont les revendications prioritaires dans le cadre des négociations?
L’assemblée générale a adopté 7 revendications prioritaires à négocier:
- Établir un minimum d’heures de contrats devant être offerts à chaque session pour l’ensemble des départements parce que l’administration ne cesse de diminuer l’offre de contrats, nuisant ainsi tant aux services aux étudiant-e-s qu’à nos conditions de travail;
- Réduire l’écart salarial entre les étudiant-e-s du premier cycle et des cycles supérieurs;
- Des délais plus longs pour déposer un grief lorsqu’il y a infraction à la convention collective;
- Signer des contrats de protection de la propriété intellectuelle pour que le travail des auxiliaires de recherche soit reconnu;
- Fin de la distinction entre tâches spécialisées et non-spécialisées qui confine les tâches non-académiques aux petits salaires;
- Une plus grande transparence dans l’attribution des contrats et une meilleure diffusion de leur affichage.
- Des contrats signés pour les auxiliaires de recherche (Bien que l’UQAM ait décidé de l’appliquer l’an dernier, nous voulons le conventionner)
Où puis-je trouver les revendications mise de l’avant dans la présente négociation?
Consultez les revendications du SÉTUE en bref ici!