QUÉBEC, le 24 sept. /CNW Telbec/ – “Nos universités sont aujourd’hui dans un cul-de-sac financier. Retirons nos œillères, la gouvernance n’est qu’un des aspects de la crise. Il faut un large débat public sur le rôle, les missions et les ressources des universités québécoises Nous avons besoin d’états généraux sur les universités”, a lancé aujourd’hui Danielle Lamy, directrice-adjointe du SCFP lors des audiences de la Commission de l’éducation.
Fort de ses quelques 11 500 membres œuvrant dans de multiples catégories d’emploi au sein de plusieurs institutions universitaires, le SCFP connaît bien la réalité quotidienne de la vie universitaire. À ce titre, il constate de nombreuses failles dans le projet de loi 44 de la ministre Courchesne sur la gouvernance des universités. “Il faut vraiment jouer à l’autruche ou être de mauvaise foi pour ne pas établir de corrélation entre le sous-financement chronique des universités et les dérives immobilières de l’UQAM. Si on ne s’attaque pas à cet étranglement financier qui provoque une course effrénée à la clientèle, ou la marchandisation de la formation et la recherche, des dérapages comme ceux de l’îlot Voyageur risquent de surgir à nouveau, peu importe le type de gouvernance instaurée”, plaide Stéphan Meloche, vice-président du Conseil provincial du secteur universitaire. C’est pourquoi le SCFP souhaite sortir du simple débat de la gouvernance et analyser les défis du monde universitaire dans un contexte global, et non comme des problèmes fragmentés et isolés les uns des autres.
Ceci dit, le SCFP a tout de même tenu à exprimer ses inquiétudes et ses recommandations au sujet du projet de loi à l’étude. Comme bien d’autres groupes, les représentants du SCFP ont dénoncé l’intention de la ministre d’augmenter sensiblement la majorité des membres provenant de l’extérieur de la communauté universitaire sur les conseils d’administration. Une orientation reçue comme un camouflet par bien des employés. Le syndicat a toutefois noté une certaine ouverture de la ministre à cet égard, mais tient à obtenir un engagement plus ferme. “Oui, la ministre dit qu’elle a entendu le message concernant la représentativité des différents groupes sur les CA, mais il faut qu’elle s’engage plus clairement sur cet enjeu incontournable pour nos membres. On veut être présents, a lancé Lucie Levasseur, présidente du SCFP-Québec. Selon nous, un juste équilibre entre l’interne et l’externe est la solution la plus sage. Nous souhaitons également que la sélection des membres de l’externe soit diversifiée. Il faut des gens d’affaires soit, mais aussi des individus qui proviennent des secteurs communautaires, culturels, scientifiques, etc.”
Enfin, le SCFP se méfie de la gestion plus centralisée qui transpire des modifications apportées par le projet de loi, préférant un mode de gestion qui favorise la participation et la collégialité. “Une gestion autoritaire, tranchante et hiérarchisée ne cadre pas avec la mission universitaire. Dans un lieu de savoir, de recherche et d’approfondissement de la connaissance, tout le monde doit avoir son mot à dire sur le fonctionnement de l’institution”, de conclure Lucie Levasseur.
Comptant près de 105 000 membres au Québec, le SCFP représente quelque 11 500 membres dans le secteur universitaire. Présent dans plusieurs autres secteurs d’activités, comme la santé et les services sociaux, les municipalités, l’énergie, les transports urbain et aérien, les communications, les sociétés d’État et organismes publics québécois, le SCFP est aussi le plus important syndicat affilié de la FTQ.