Le Devoir : Droits de scolarité – McGill restera un cas isolé

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L’UQAM, l’Écoles des HEC et Concordia n’ont pas l’intention de défier le ministère de l’Éducation

Même si McGill a défié Québec et qu’elle a pris unilatéralement la décision de hausser les droits de scolarité de son MBA à 30 000 $, pas question pour les autres universités offrant ce programme de faire de même. C’est une question d’accessibilité, rappelle Robert Desmarteaux, directeur du MBA pour cadres à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM. «Je ne peux pas dire où nous serons dans dix ans, mais l’accessibilité est une valeur maîtresse dans les fondements de l’UQAM», a-t-il souligné. Programmé sur deux ans au coût de 5000 $, le MBA pour cadres de l’UQAM est subventionné par le ministère de l’Éducation.

Même si McGill a aisément passé outre les règles budgétaires fixées par le ministère de l’Éducation, la direction de l’Université Concordia n’est pas tentée de l’imiter. «Notre MBA est un programme clé pour l’université et on s’arrange pour trouver les ressources. C’est peut-être sa philosophie, mais l’approche de [McGill] est différente», a affirmé Christine Mota, directrice des relations médias à l’Université Concordia. Son université possède deux programmes de MBA, l’un subventionné, plus universel, et un autre privé, destiné à des professionnels déjà sur le marché du travail.

Pour sa part, HEC Montréal offre également deux différents programmes de MBA, l’un conjointement avec l’Université McGill, coûtant 65 000 $ pour 16 mois et un autre, qui s’adresse à des étudiants ayant moins d’expérience sur le marché du travail, au coût de 6500 $. «Ce n’est pas dans nos plans d’augmenter les frais, et sûrement pas de la façon dont McGill l’a fait», a déclaré Jacques Roy, directeur du programme MBA à HEC. «Le programme est public, il vit des subventions de l’État, alors on est soumis aux règles», a-t-il ajouté.

Moins de cocktails

Reconnaissant que le MBA coûte cher et qu’il est sous-financé par Québec, M. Roy complète son financement avec des contributions de l’industrie sous forme de bourses et de ses campus étrangers et des honoraires chargés pour des ateliers de consultation en entreprise. Même son de cloche à l’École des sciences de la gestion, où on dit bénéficier d’une partie des revenus des campus à l’étranger de l’UQAM, après un savant calcul de péréquation. Et, bien sûr, avec des droits de scolarité maintenus aussi bas, les cocktails, les voyages en Asie et les grands forums économiques sont aux frais des étudiants.

M. Roy se souvient d’un étudiant ontarien qui avait préféré le HEC à Queens, même s’il avait été accepté par cette dernière. «Il m’avait dit: “Pourquoi paierai-je 50 000 $ de plus pour avoir un entraîneur personnel et des photocopies bien classées dans un cartable?” Il a vu que HEC offrait une qualité d’enseignement à moindre coût. C’est un peu notre créneau», a expliqué M. Roy.

Dans «ligues majeures» du milieu des affaires, où prétend compétitionner McGill, des droits de scolarité faibles influent-ils sur la crédibilité de l’institution? «On peut dire que plus on est cher, plus on est bien vu. Ça va avec l’image et l’importance du réseau. Mais la qualité, ce n’est pas de la brique ou des cocktails», a conclu M. Desmarteaux.

Consultez l’article intégral de Lise-Marie Gervais de l’édition du 27 janvier 2010 du Devoir.

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