Le Devoir : Crise ou déficit, rien n’arrêtera le front commun

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Les syndiqués de la fonction publique maintiennent leurs demandes

Hier, le ministre des Finances prévenait que le déficit serait beaucoup plus élevé que prévu, atteignant 4,7 milliards à la fin de l’année. Mais les employés de l’État ont eux-mêmes averti leur patron: pas question qu’ils fassent les frais de ses difficultés financières.

Malgré la révision à la hausse du déficit du Québec, les syndicats du secteur public et parapublic maintiennent leurs demandes en vue des négociations avec le gouvernement.

La Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP), qui représentent la grande majorité des employés de l’État, font front commun le temps des négociations. Ils demandent, entre autres choses, des hausses de salaire de

11,25 % sur trois ans pour combler l’écart salarial avec les travailleurs du secteur privé. Et il n’est pas question de changer de cap, ont affirmé les chefs syndicaux, lors d’une rencontre avec l’équipe éditoriale du Devoir hier.

La récession comme le déficit du Québec ne sont pas des raisons pour abaisser leurs demandes, ont-ils dit. La situation n’est pas assez noire pour refuser des hausses de salaire aux employés de l’État, à leur avis.

Ils estiment par ailleurs que le débat dépasse la conjoncture économique. Le gouvernement doit réinvestir pour avoir une fonction publique en santé, attractive et qui donne des services de qualité à la population. Malgré la situation économique, le président de la FTQ, Michel Arsenault, demande au gouvernement Charest de négocier sérieusement.

Les dernières négociations avec le secteur public et parapublic se sont soldées en 2005 par un décret gouvernemental imposant les conditions de travail pour cinq ans. Cette fois, les syndicats ne craignent pas une loi spéciale. «Des décrets, c’est vrai qu’on en a déjà eu dans l’histoire du secteur public. Deux de file, on n’a jamais vu ça», dit, confiante, la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau.

Avec des hausses de tarifs en vue, l’opinion publique pourrait jouer un rôle important lors des négociations. Les syndicats en sont conscients et entendent mener une campagne auprès de la population. «On a une bataille de l’opinion publique à mener et on va la mener», fait savoir le porte-parole du SISP, Réjean Parent.

Les leaders syndicaux sont d’ailleurs agacés par l’image de la fonction publique véhiculée dans certains médias. Claudette Carbonneau croit que les employés du gouvernement n’ont pas à être gênés de demander des hausses de salaire: «Je pense que l’heure est peut-être venue de monter le ton. […] De définir toutes les demandes des travailleurs du secteur public comme étant un geste de braqueur de banques, il y a des limites.»

Le front commun terminera demain sa tournée des régions avec un rassemblement à Montréal. Et vendredi, ce sera le dépôt des demandes au Conseil du trésor. Les conventions collectives des employés de l’État viennent à échéance le 31 mars 2010. Les syndicats espèrent arriver à une entente d’ici là.

Consultez l’article intégral de Gaëtan Pouliot de l’édition du 28 octobre 2009 du Devoir.

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