Les clauses 5.01 de nos deux conventions collectives stipulent que les employé-e-s étudiant-e-s ne peuvent travailler plus de 15 heures par semaine, sur le campus, durant les sessions d’hiver et d’automne. Quant aux clauses 5.02, elles permettent aux employé-e-s étudiant-e-s de travailler plus de 15 heures par semaine durant la session d’été. Il est pourtant de notoriété publique qu’il y a très peu de travail sur le campus pour les employé-e-s étudiants durant la session d’été. Les clauses 5.01 et 5.02 sont, bien sûr, des clauses patronales et le SÉtuE en réclame le retrait.
Considérant qu’un-e étudiant-e peut travailler un total de 450 heures durant les sessions d’hiver et d’automne et que quelques privilégié-e-s peuvent ajouter 450 heures pour la session d’été, l’assistanat de recherche permet de gagner un maximum de 9 387$ annuellement. Quant à l’adjoint-e de recherche, son salaire annuel maximal sera de 14 400$ si l’employé-e étudiant-e est au 2e cycle et 16 308$ si cette personne est au 3e cycle.
Il semble que l’intention de l’UQAM est de favoriser la réussite des études. Bien entendu, les employé-e-s étudiant-e-s souhaitent également réussir leurs études. Pour y arriver, il ne faut pas seulement qu’elles et ils assistent à leurs cours et fassent leurs travaux, il faut également qu’elles et ils puissent vivre décemment. D’après une étude de l’École de Technologie Supérieure (ETS), école faisant partie du réseau UQ et située à Montréal, l’étudiant-e a besoin de 20 000 $ par année pour vivre à Montréal. Il ne s’agit pas de vivre richement mais plutôt de disposer d’un revenu qui permettra à l’étudiant-e de payer ses frais pour le logement, la nourriture, le transport et quelques imprévus(1).
Par ailleurs, les statistiques du Bureau de la recherche institutionnelle de l’UQAM montrent que l’ensemble des étudiant-e-s travaillent en moyenne 27 heures par semaine. C’est donc dire que les étudiant-e-s travaillent à l’extérieur du campus puisque la convention collective ne permet pas plus de 15 heures par semaine pour le compte de l’UQAM. Devant cette réalité, pourquoi empêcher les employé-e-s étudiant-e-s de travailler plus de 15 heures sur le campus? Pourquoi les obliger à travailler dans un domaine qui n’est lié d’aucune façon à leur champ d’étude?
Aussi, que pouvons-nous penser de la politique 24 de l’UQAM (2) dont un des objectifs est d’assurer au plus grand nombre possible d’étudiant-e-s inscrit-e-s aux 2e et 3e cycles un revenu suffisant pour leur permettre de poursuivre leurs études à temps complet? Les dirigeants de l’UQAM auraient-ils l’intention de donner des bourses aux étudiant-e-s des cycles supérieurs inscrit-e-s à temps complet?
(1) « Stratégie financière – Facteurs financiers », École de Technologie Supérieure, en ligne, http://www.etsmtl.ca/zone2/administration/decanats/formation/etudsup/strategies/financiere_facteurs.html, consulté le 31 août 2009.
(2) « Politique relative à la condition et au statut des étudiantes, étudiants de 2e et 3e cycles (constat) », Université du Québec à Montréal, en ligne, http://www.instances.uqam.ca/politiques/Politique_24.html, consulté le 31 août 2009.