QUÉBEC, le 21 janv. /CNW Telbec/ – La CSN réitère que le gouvernement du Québec doit poursuivre et accentuer ses mesures de soutien de l’économie tant que la reprise économique ne sera pas au rendez-vous. “L’arrêt prématuré des investissements publics risque de compromettre la relance. Les signes d’une baisse soutenue du chômage sont absents. Le secteur privé n’est pas prêt à prendre la relève. L’appui à l’économie et le maintien des dépenses publiques demeurent essentiels. Ce n’est pas le temps de lâcher”, a lancé la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, à l’issue de la rencontre économique organisée par le gouvernement Charest. L’exemple de Montréal qui remporte le triste championnat québécois des pertes d’emplois, avec 7 des emplois perdus sur 10, au cours de la crise indique qu’il faut en faire une priorité.
La CSN demande au gouvernement d’indiquer rapidement les mesures qui seront retenues pour permettre une véritable sortie de crise. Un mécanisme de suivi doit être mis en place. Il en va de la crédibilité de cette rencontre économique. Les objectifs poursuivis et les moyens utilisés pour les atteindre doivent s’inscrire dans un cadre tenant compte des dimensions sociale, économique et environnementale de chaque enjeu. C’est ainsi que la CSN souscrit totalement à un virage vert.
Rehausser le niveau de productivité
“Un virage en éducation est également tout à fait nécessaire. Pour avoir des jeunes qualifiés sur le marché du travail en 2030, il faut s’attaquer de façon résolue aux problèmes de décrochage scolaire et à l’analphabétisme qui appauvrissent le Québec. Il faut aussi accroître le soutien aux entreprises dans leurs activités de formation en développant, par exemple, une fiscalité qui favorise les investissements en capital humain”, d’insister la vice-présidente de la CSN, Denise Boucher, qui siège à la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT).
La CSN adhère aux propositions de la CPMT en vue d’un rehaussement du niveau de productivité au Québec. Elle rappelle que les quatre ingrédients essentiels consistent à : investir dans les gens ; impliquer les employé-s et leur syndicat dès le moment où les décisions se prennent ; rémunérer les travailleuses et les travailleurs et partager les gains de productivité de façon juste et transparente ; protéger les gens dans l’exercice sécuritaire de leur emploi. L’actualisation des mécanismes de prévention en matière de santé et de sécurité est donc incontournable.
Pour la CSN, il y a un retard marqué dans l’investissement pour renouveler la machinerie et l’équipement, alors qu’il y a une occasion en or à saisir avec un dollar fort. L’investissement dans la technologie et la recherche demeure également un excellent ingrédient pour sortir de la crise et instaurer une véritable économie fondée sur la créativité et l’innovation.
Relever les défis du renouvellement de la main-d’œuvre et du vieillissement
Devant le rythme accéléré du renouvellement de la main-d’œuvre que connaitra le Québec de 2009 à 2013 (650 000 emplois seront disponibles, dont plus des trois quarts en raison des départs à la retraite), la CSN propose différentes pistes. Il faut diminuer le taux de chômage, abaisser le recours à l’aide sociale, mettre en place des mesures adéquates pour favoriser le taux d’emplois des 55-64 ans et des personnes immigrantes et limiter le travail à temps partiel involontaire.
La diminution des revenus de l’État et de la croissance économique liés au vieillissement de la population doit nous conduire à améliorer le revenu des retraités. Afin d’assurer une meilleure redistribution de la richesse et d’accroître le développement économique à moyen terme, il serait opportun de développer davantage la mise en place de régimes de retraite et de bonifier ceux existants. Les régimes sectoriels peuvent constituer une solution particulièrement intéressante pour les PME. La CSN revendique l’instauration d’un régime de retraite pour tous auquel chaque employeur devrait verser une cotisation minimale.
Au chapitre de la fiscalité, la CSN préconise une taxation sur les transactions financières spéculatives et sur les profits des institutions financières. Devant les perspectives d’un dollar fort, les exportations du secteur manufacturier risquent de souffrir. Ainsi, le Québec devrait forcer le gouvernement fédéral à réduire son aide fiscale aux pétrolières pour favoriser un développement moins intensif des sables bitumineux, ce qui en plus d’être positif d’un point de vue environnemental aurait pour effet de diminuer la pression sur le taux de change.
La présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, souhaite que les pistes évoquées lors de cette rencontre ne demeurent pas des vœux pieux. “Les objectifs à long terme pour le développement du Québec sont ambitieux. Il ne faudrait pas qu’à la première occasion, on fragilise notre capacité de les atteindre en se privant des instruments collectifs dont nous disposons déjà afin d’équilibrer deux colonnes de chiffres. Il ne s’agit pas d’un simple débat comptable, mais de l’avenir du Québec”, de conclure la dirigeante syndicale.
La Confédération des syndicats nationaux est composée de plus de 2 100 syndicats qui regroupent près de 300 000 membres.