Journal de Québec : Haro syndical contre le projet de loi 38

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Un contrôle des conseils d’administration par le privé nuira aux universités québécoises dans leurs relations avec la communauté scientifique, soutiennent plusieurs syndicats et associations professorales, tous fermement opposés au projet de loi 38 modifiant la gouvernance des universités.

Selon la vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec, affiliée à la CSN, Marie Blais, «la réprobation est généralisée» dans le milieu universitaire, échaudé notamment par le scandale financier de l’UQÀM.

Car au lieu de serrer la vis aux autorités universitaires, parfois trop dépensières, le gouvernement Charest, conseillé par les hauts fonctionnaires de l’Éducation, leur donne pour ainsi dire «carte blanche», alors que tous espéraient le contraire.

Tous les groupes demandent donc à la ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne, de retirer du feuilleton le projet de loi 38 dont l’adoption est prévu avant la fin de l’année.

Mme Blais soutient que le privé n’a pu empêcher le gâchis financier de l’UQÀM, pas plus qu’il n’a pu freiner l’appétit salarial des dirigeants de l’Université de Montréal qui, malgré un déficit de 160 millions, se sont donnés des augmentations de salaire de 40% ­entre 2005 et 2009.

«On ne sait pas si le c.a. a vu ça», se ­demandait Mme Blais, lundi.

Or, le projet de loi 38 prévoit que les conseils d’administration des universités devront être constitués d’au moins 60 % d’administrateurs indépendants (comme à l’UdeM…) et «qu’au moins 25 % des membres devront être issus de la communauté universitaire».

Évidemment partisans de l’égalité des sexes, les syndicats ne s’opposent pas à cette disposition de la loi mais à une présence majoritaire du privé, ils disent non.

«Les administrateurs du privé ne connaissent pas la réalité des universités et posent peu de questions aux ­recteurs. Pour nous, le projet de loi ­avalise (le huis clos), et rend moins transparent ce qui se passe à l’université», a insisté Mme Blais.

Michèle Never, la présidente du ­syndicat des profs de l’UQÀM, a rappelé lundi que le comité de vérification de l’université était composé de trois ­personnes issues du secteur privé.

Or, aucune n’a daigné questionner vraiment l’ex recteur Roch Denis, l’instigateur du désastreux projet de l’îlot Voyageur.

«C’est un projet qui risque maintenant de nous conduire à la ruine et nous demandons d’avoir accès aux documents», a insisté Mme Never qui presse la ministre de favoriser un «renforcement des forces de l’interne».

Pour la Fédération québécoise des professeurs et des professeures d’université du Québec, le privé risque de prendre des décisions contraires aux intérêts à long terme des universités et de nuire aux relations des universités avec la communauté scientifique.

Consultez l’article intégral de Michel Hébert de l’édition du 22 septembre 2009 du Journal de Québec.

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