Depuis, les déclarations des syndicats, des groupes sociaux et des associations étudiantes font sans cesse état de la formulation (?«?consensus?» perçu par la ministre?) utilisée par la ministre. Selon ceux-ci, l’accord sur la question est illusoire, et les détracteurs demandent voix au chapitre.
Parmi les réactions les plus marquées, un groupe Facebook de sympathisants de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (?ASSÉ?) organisé contre la hausse des frais a déjà attiré plus de 1700 membres. Les administrateurs du groupe déclarent?: «?Le prétendu consensus évoqué par la ministre n’est qu’un leurre?: la coalition contre la privatisation et la tarification des services publics, récemment mise sur pied, compte déjà plus de 48 membres provenant des milieux syndical et communautaire, représentant ainsi des centaines de milliers de personnes.?»
La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (?FNEEQ?), affiliée à la Centrale des syndicats nationaux (?CSN?), a aussi commenté. «?La ministre s’apprête à récidiver sous prétexte qu’un consensus à cet effet se dégage au Québec, consensus excluant les étudiants, précise-t-elle. On entend bien ce qu’on veut entendre?!?», ironise le communiqué.
Les associations dénoncent
Les déclarations d’associations étudiantes font aussi état de la même grogne contre l’utilisation du terme «?consensus?».
Comme l’affirmait le communiqué de presse émis par l’ASSÉ, l’Association générale des étudiants et des étudiantes de l’Université du Québec à Trois-Rivières (?AGEUQTR?), le Conseil québécois du secteur universitaire de l’Alliance de la fonction publique (?CQSU-AFPC?) et la Table de concertation étudiante du Québec (?TaCEQ?), «?ce soi-disant consensus, des dires de la ministre elle-même, exclurait les quelque 500 000 étudiantes et étudiants québécois fréquentant le cégep et l’université?».
Comme le suggérait du même souffle Marie-Élaine Laroche, vice-présidente aux affaires sociopolitiques de l’AGE UQTR, «?nous demandons à la ministre d’écouter les principaux intéressés pour trouver une solution au financement du système d’éducation, c’est-à-dire les étudiants et non pas les “think tanks” économiques ayant un pied à terre dans l’antichambre du ministère?».
Selon l’attachée de presse de la ministre Michelle Courchesne, l’utilisation du mot «?consensus?» se voulait une évocation d’un accord lors de consultations tenues par le gouvernement, telles que le Forum économique s’étant tenu en janvier dernier et des consultations en préparation du prochain budget du gouvernement Charest. Cependant, elle précise que le scénario de hausses n’est envisageable qu’après 2012, date à laquelle l’augmentation actuelle de 50?$ par session prend fin.
Manifestations à venir
Afin de répliquer à la ministre, plusieurs associations étudiantes en sont à mettre sur pied des manifestations prévues pour le 17 février. Des étudiants de Drummondville, Montréal et Sherbrooke sont conviés par l’ASSÉ à faire part de leur désaccord à l’occasion d’un mouvement provincial qui sera aussi représenté sur le campus de l’Université Laval mercredi prochain.
Depuis 2007, les frais de scolarité universitaires sont dégelés et augmentent de 50?$ par session. Ces hausses ont à l’époque entraîné des grèves étudiantes au Québec.
Consultez l’article intégral de François M. Gagnon de l’édition du 16 février 2010 d’Impact Campus.