Pancartes à bout de bras, des centaines d’étudiants et enseignants ont crié haut et fort sur la rue Ste-Catherine, à Montréal, leur profond désaccord envers le projet de loi 38 sur la gouvernance des cégeps et des universités, présentés par la ministre de l’Éducation.
«Cessez de privatiser, vos politiques ont assez duré», scandaient jeudi les nombreuses personnes qui s’étaient d’abord réunies au parc Émilie-Gamelin, pour ensuite marcher vers l’est en direction de l’édifice du ministère de l’Éducation, situé sur la rue Fullum.
Situation assez rare dans le monde académique québécois, les 18 universités parlent d’une seule voix quant à cette proposition du projet de loi 38 qui veut notamment qu’une majorité du conseil d’administration soit composée de membres externes (60%) ou d’indépendants.
«La ministre Courchesne n’a aucun document qui prouve que ce projet de loi est nécessaire. On veut nous faire croire que l’ajout d’externes dans les conseils d’administration des universités va assainir leur gouverne, alors que dans la saga de l’UQAM, bien des indépendants du privé étaient impliqués dans cette gestion catastrophique», affirme Christian Pépin, porte-parole de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ).
Une dérive vers le privé?
«La gestion des institutions universitaires, même si elle doit s’améliorer, doit appartenir aux membres des communautés de l’enseignement. Sinon, c’est une dérive assurée vers l’instrumentalisation du savoir par le profit des entreprises», explique Max Roy, président de la Fédération québécoise des professeurs d’université (FQPU).
«Attaquons-nous plutôt aux problèmes du sous-financement, du recrutement du personnel ou encore aux conditions difficiles de recherche et de soutien aux étudiants. C’est pas un projet de loi 38 que ça prend, mais des états généraux sur le milieu de l’éducation», ajoute-t-il.
Rappelons que dans la foulée du scandale financier de l’UQAM, la ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne, avait annoncé son intention de serrer la vis aux universités. Le projet de loi 38, déposé en juin, vise à définir la composition des conseils d’administration et à instaurer de nouveaux mécanismes de reddition de compte et de transparence au sein des administrations universitaires.
Consultez l’article intégral de Jean-François Cyr publié le 1er octobre 2009 sur le site de Canoë.