À partir de ce bilan annuel, l’exécutif en place désire mettre les balises d’une nouvelle tradition au SÉtuE. Notre syndicat ayant un fort taux de renouvellement, il est difficile de créer une mémoire institutionnelle. Récemment, nous avons voulu nous repencher sur les dossiers de la syndicalisation des étudiants élus sur les instances et n’avons pas été en mesure de savoir pourquoi le projet avait été mis en veilleuse il y a à peine 3 ans. Cela constitue un problème.
Loin d’être exhaustif, ce rapport se veut une trace des grands dossiers ayant occupé l’exécutif au cours de son mandat ainsi que des pistes de réflexion pour les personnes qui occuperont cette charge pour l’année qui vient. Le but est aussi d’informer les membres sur le travail accompli par le syndicat dans son ensemble.
Négo
L’exécutif, élu en avril 2009, avait fait un gros pari. Nous avions cru bon appuyer de toutes nos forces le SPUQ et ses professeurs en grève pour deux raisons : 1) promouvoir la valeur de la solidarité entre collègues, 2) il fallait que le SPUQ gagne pour que le SÉtuE puisse gagner. Lors de l’élection de l’exécutif du SÉtuE en avril 2009, la victoire du SPUQ est toute fraîche. Le SEUQAM vient de signer une entente de principe. Nous sommes les suivants à passer au marbre.
Les séances de négociation s’étirent tout l’été. L’UQAM demande la conciliation. Durant toute cette période, le comité de mobilisation s’est montré à la hauteur de la tâche et a su efficacement appuyer le comité de négo. À seulement quelques jours de la rentrée, l’UQAM cède sur plusieurs revendications du SÉtuE et signe une entente de principe. Les gains salariaux et normatifs sont nombreux pour le syndicat et l’entente est ratifiée de manière presque unanime. D’un point de vue plus critique, la réduction tendancielle de la masse salariale et son corollaire, la réduction du nombre d’heures dans les contrats, sont venues relativiser le gain salarial. À ce sujet, le syndicat en est à élaborer une position pour un plancher d’emploi et un plancher de masse salariale pour le SÉtuE.
Sur une note plus positive, notons que le SÉtuE a réussi à convaincre le vice-recteur à la recherche, M Yves Mauffette, pour qu’il intervienne en faveur des auxiliaires de recherches menacés d’une réduction drastique des heures de leurs contrats en lien avec la hausse de salaire de la nouvelle convention.
Réorganisation
Peu de temps après la ratification de l’entente, il y a un fort taux de roulement à l’exécutif. Éric Demers (président), Marie-Nathalie Martineau (responsable aux communications) et François-Olivier Dansereau-Laberge (trésorier) nous quittent. Lors d’une élection spéciale le 18 novembre 2009, Philippe Lapointe, Iraïs Landry et Rémi Bellemare-Caron rejoignent l’équipe dorénavant présidée par Alexandre Leduc, appuyée par Marielle Lacombe à la vice-présidence.
Un autre changement important se produit au syndicat. Notre conseillère syndicale de l’AFPC, Christine Dutka, est remplacée par Isabelle Renaud. Isabelle étant déjà coordonnatrice de l’ensemble des sections locales universitaires de l’AFPC et ancienne présidente du SÉtuE, son arrivée est considérée comme un précieux atout pour le syndicat.
Finalement, après mûres réflexions, les militantes du comité de mobilisation décident de joindre le Conseil syndical pour renforcer cette instance. Ainsi, le Conseil syndical a tenu un nombre record de réunions au cours de l’année et a amorcé une réflexion sur la l’importance de se politiser encore plus.
Suivi des enjeux de la négo
Quatre enjeux avaient été laissés «en suspens» avec la fin des négos et doivent être traités en comités dits «de négociation continue». Le premier comité, à propos des formulaires d’adhésion syndicale (FAS), avance très lentement et les résultats finaux se feront attendre jusqu’à l’hiver prochain. Sur le fond, l’UQAM a toutefois consenti à intégrer l’adhésion syndicale à même le contrat, ce qui facilitera grandement notre travail. De plus, d’ici un an, l’UQAM désire mettre tous les contrats d’embauche en ligne.
À propos du comité sur les locaux, nous avons appris par hasard en février qu’un nouveau local nous était attribué…depuis novembre! Nous avons donc un 3e «garde-robe» qui nous permet de respirer un peu, mais qui demeure toujours insuffisant pour le travail du SÉtuE. Rappelons que la revendication du SÉtuE est de quitter le pavillon V pour déménager dans les pavillons centraux. D’autres développements sont à venir à ce sujet.
Quant aux deux autres enjeux qui doivent être traités en comités, soit l’affichage des postes pour les auxiliaires de recherche et la révision de la lettre H1 concernant les tâches spécialisées et non spécialisées de l’unité 2, nous devrons insister auprès de l’UQAM pour qu’ils soient traités dans un avenir rapproché.
En somme, l’exécutif est passablement déçu de cette «négociation continue» qui avance à pas de tortue et qui nous donne des résultats très mitigés. La relance d’une mobilisation en lien avec ces enjeux sera peut-être la clé d’un déblocage.
Après-négo
Une fois les négociations terminées, l’exécutif a pu se concentrer un peu mieux sur des dossiers qui avaient été ralentis ou mis en suspens. Précisons que ce «retour à la normale» ne s’est pas concrétisé par un ralentissement. Bien au contraire, l’adoption d’un plan de mob en décembre 2009 a maintenu la présence du SÉtuE sur le terrain pour le restant de l’année scolaire.
CQSU
Le conseil québécois des syndicats universitaires est un regroupement qui rassemble toutes les sections locales universitaires de l’AFPC (9 au total). Fondé en août 2009, l’exécutif du SÉtuE a accepté que quelqu’un de son équipe investisse de son temps dans cette structure et se présente à la présidence intérimaire du nouvel organisme.
Depuis septembre, le CQSU s’est mobilisé contre la loi sur la gouvernance universitaire, contre la hausse des tarifs, pour des libérations syndicales équitables au sein de l’AFPC et a démarré des chantiers sur le financement de la recherche, le financement intégré ainsi que sur la création d’une banque de griefs. L’assemblée générale du SÉtuE a décidé de joindre le CQSU par une majorité de 16 pour, 6 contre et 7 abstentions.
Finances
Depuis plus d’un an, le SÉtuE constate une diminution de la masse salariale des étudiants-e-s employés-e-s à l’UQAM. En plus de constituer un enjeu syndical, cela constitue un enjeu financier pour le SÉtuE qui, du coup, perçoit moins de cotisations…sans avoir moins de travail à accomplir pour autant!
L’exécutif s’est donc mis à la tâche de préparer une modeste hausse de cotisation qui la ferait passer de 1.81% à 2.01 % du salaire. Malheureusement, les deux assemblées générales de la session d’hiver 2010 où le débat de la hausse était à l’ordre du jour n’ont pu traiter de cet enjeu primordial pour le SÉtuE. Cela dit, le débat fait son chemin et les documents d’informations sur le sujet sont disponibles et diffusés depuis plusieurs semaines. Le Conseil syndical a donc eu l’initiative de convoquer une AG spéciale sur le sujet dans le courant du mois de juin.
Respect de notre certificat accréditation
Les nouvelles concernant la baisse de notre masse salariale nous ont enclins à être méfiants par rapport au respect de notre certificat d’accréditation. Notre méfiance était justifiée, car des étudiants employés du Camp de jour du centre sportif de l’UQAM sont venus réclamer notre aide durant l’été. Cela démontre que l’UQAM ne prend pas au sérieux notre syndicat et ne s’assure pas que tous les étudiants-e-s employés-e-s de l’UQAM soient syndiqués-e-s avec nous, comme notre convention collective l’indique. Nous avons aussi fait les frais de cette incompétence dans le dossier des placiers-ières du Centre Pierre-Péladeau qui nous ont été maraudés par le syndicat IATSE.
Notre bon coup dans ce domaine fut de faire preuve d’initiative pour les post-doctorants-e-s. Censés-e-s être membres du SÉtuE, ils-elles ne le sont pas et nous avons entamé, en partenariat avec l’AFPC, des démarches légales contre l’UQAM pour nous assurer que les post-doctorants-e-s aient droit aux bénéfices de la représentation syndicale. Le plan de mobilisation fut d’une aide fondamentale dans ce dossier.
Perspectives 2010-2011
Suite à une année aussi remplie, il faut réfléchir sur des perspectives pour le prochain exécutif 2010-2011.
Tout d’abord, il faut que la prochaine équipe continue sur la lancée amorcée de prendre plus de confiance en notre capacité de bien défendre nos membres. En ce sens, il faut défendre l’intégrité de notre certificat d’accréditation, ne pas penser que l’herbe est plus verte chez le voisin, et surtout, déposer beaucoup plus de griefs. En nous battant pour chaque membre, chaque article de notre convention, chaque baisse du nombre d’heures, chaque cas de harcèlement psychologique, de santé et sécurité au travail, bref, en renouvelant notre syndicalisme de lutte, nous nous ferons respecter de plus en plus.
Ensuite, la prochaine étape du développement du SÉtuE est le renforcement du Conseil syndical. En recrutant encore plus de délégués-e-s dans différentes facultés et en leur confiant des responsabilités politiques plus importantes, le Conseil syndical en viendra à devenir une puissante courroie de transmission entre les membres et l’exécutif. Pour ancrer son action dans le syndicat, le Conseil syndical devra faire état plus souvent de ses débats et résolutions dans les AG. Ainsi, un lien plus concret se construira entre les différentes instances du SÉtuE.
Finalement, il faut, plus que jamais, donner plus d’informations à nos membres. Des «SÉtuE l’info» plus courts devront être envoyés plus régulièrement par courriel. Des articles sur l’actualité pourront bonifier et actualiser notre page web, et ce, hebdomadairement. Des membres bien informés-e-s sont des membres plus enclin-e-s à se lancer dans l’action syndicale.